C'est fait ! Après plusieurs mois de suspense, Facebook a déposé mercredi un dossier d’entrée en Bourse. Le réseau social, fondé en 2004, souhaite ainsi lever 5 milliards de dollars, soit 7,6 milliards d’euros, auprès des investisseurs. Un record pour une entreprise de la net-économie. Selon le Wall Street Journal, Facebook pourrait être valorisé à près de 80 milliards de dollars.
Le statut de leader de Facebook lui confère en effet une place à part dans la galaxie des e-entreprises cotées en Bourse. Ses 845 millions de membres actifs représentent 40% du nombre d’utilisateurs d’Internet dans le monde . L’occasion de faire le point sur l’impact de Facebook sur l’économie mondiale.
Une entrée en Bourse presque automatique
2011 a été une année décisive pour Facebook. C'est ce que confirme Debra Williamson, analyste au cabinet de marketing eMarketer. Selon elle, le site "a fait ses preuves de plusieurs façons : il peut attirer des annonceurs majeurs, et il continue d'accroître son trafic aux Etats-Unis et dans plusieurs marchés du monde, comme le Brésil et l'Inde".
Par le détail, le dossier Facebook suscite la convoitise des marchés depuis janvier 2011, date à laquelle le groupe a atteint le seuil des 500 actionnaires. Un cap légal qui oblige toutes les compagnies américaines à publier leurs résultats financiers, les incitant au passage à entrer en Bourse.
Dans le même temps, le premier réseau social du monde avait dévoilé, pour la première fois de son histoire, son chiffre d’affaires de plus de 1,5 milliard de dollars sur l'année 2010. En 2011, le bénéfice net a été de 668 millions de dollars, en hausse de 79,5% sur une seule année. Plus qu'encourageant... d'autant que 2012 s'annonce encore plus prometteur.
Un chiffre d’affaires exponentiel
D’après une note du courtier Wedbush Securities, le chiffre d’affaires de Facebook devrait atteindre 6,4 milliards de dollars en 2012. Un résultat qui provient à 90% de la publicité, même si la commercialisation des applications ludiques constitue une ressource de plus en plus importante, précise Le Monde.fr. Selon des estimations de la firme de recherches eMarketer, Facebook aurait vu ses revenus publicitaires passer de 738 millions de dollars en 2009 à 3,8 milliards en 2011.
La valorisation du groupe dépendra donc essentiellement de l’état du marché de la publicité au moment de l’introduction en Bourse. Mais les prévisions de eMarketer pour 2012 sont encourageante. Les seules recettes publicitaires de Facebook devraient atteindre 5,78 milliards, puis 7 milliards en 2013.
Google principal concurrent
Si les recettes publicitaires "atteignent ou dépassent ces chiffres, je crois qu'ils sont bien placés" pour réussir leur introduction en Bourse, commente Debra Williamson. Ce pourrait même être l'une des plus grosses introductions de tous les temps. La sixième de toute l’histoire boursière américaine, derrière celles de Visa, General Motors et AT&T Wireless et la quinzième de tous les temps, selon la société de recherche Renaissance Capital, spécialisée dans les entrées en Bourse.
A titre de comparaison, l’entrée au Nasdaq de Google, l’autre star d’Internet, s’était élevée à 1,9 milliard de dollars en 2004. A l’époque, la firme était valorisée à 23 milliards de dollars. En raison de la forte croissance de Facebook, les investisseurs misent sur un horizon d’investissement de trois années pour rattraper Google sur le plan de la valorisation, indique Le Figaro.fr.
50.000 entreprises bientôt créées en Europe
Dans la droite ligne de Google, Facebook compte sur son introduction en Bourse pour disposer de nouvelles ressources et acquérir de nouvelles entreprises dans des secteurs stratégiques, rapporte Le Monde.fr.
Pour Debra Williamson, la manne récoltée devrait en effet permettre d'investir dans l'expansion à des pays comme la Russie où Facebook n'est pas encore dominant, et d'améliorer encore la régie publicitaire pour fournir un système "encore plus malin, plus ciblé et qui marche mieux qu'il ne le fait déjà".
Sheryl Sandberg, la directrice générale du réseau social, a également annoncé récemment le lancement d'Ad Boost, un programme d'aide aux PME européennes, visant 50.000 entreprises en France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni, pour un montant global de 5 millions d'euros.
"Facebook va continuer de croître"
Car Facebook ce n'est pas qu'une entreprise "virtuelles". Récemment, le cabinet Deloitte a publié un rapport sur les emplois générés par l’implantation de Facebook en Europe et plus particulièrement en France. Le réseau social est l’un des vecteurs de croissance les plus important sur Internet. Dans le sillage du développement de Facebook, 232.000 emplois ont en effet été crées en Europe l'an dernier, générant 15,3 milliards d'euros. En France, il serait à l'origine de 22.000 créations d'emplois, à la fois direct et indirects et 1,9 milliards d'euros, précise Les Echos.
Aux États-Unis, une étude similaire a été réalisée par l’université du Maryland. Selon leur rapport, Facebook a créé au moins 182.000 emplois et injecte entre 12 à 15 milliards de dollars en salaires et avantages pour l'économie américaine.
"Nos résultats confirment que les plateformes de médias sociaux ont créé une nouvelle industrie florissant", a déclaré Il-Corne Hann, co-directeur du Centre pour l'innovation numérique, la technologie et de stratégie. "Facebook va continuer de croître et de générer des emplois, ce qui aura un effet d’entraînement pour l’ensemble de l'économie américaine", a-t-il conclu confiant.