Malgré la crise, 55% des Français se disent favorables à ce que les pays riches augmentent leur aide aux pays pauvres, selon un sondage réalisé par BVA pour le Comité catholique contre la faim et pour le développement et dévoilé vendredi sur Europe 1. "C’est une volonté des Français que nous allons relayer auprès de notre gouvernement", a assuré Ambroise Mazal, chargé de mission auprès de cette association humanitaire.
Car il y a urgence : plus d'un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde en 2009, a indiqué mercredi l’ONU. Cela représente une personne sur six sur la planète. La combinaison de la crise alimentaire et de la récession économique a encore aggravé la situation au cours des deux dernières années. Le nombre de victimes de la malnutrition a ainsi augmenté de 100 millions par rapport à l'année dernière, pour atteindre son niveau le plus haut en quarante ans.
Or la faim dans le monde n’est pas une fatalité, insiste le rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation, le Belge Olivier de Schutter, qui préfère parler d’un "combat qui peut être gagné".
"L’urgence aujourd’hui, c’est d’investir durablement dans l’agriculture en misant sur l’agriculture familiale et vivrière dans les pays du Sud", estime Ambroise Mazal du Comité catholique contre la faim et pour le développement. Cette organisation vient de lancer une campagne qui met aussi l’accent sur les effets néfastes de la corruption dans les pays les plus pauvres.
En juin 2008, à Rome, un sommet sur la question avait été organisé en urgence, après des émeutes de la faim qui avaient éclaté dans plusieurs pays. La France avait alors pris l’engagement de verser 1 milliard d’euros sur cinq ans en faveur de l’agriculture africaine. "On n’a pas vu cet engagement se traduire par un déboursement budgétaire", fait aujourd'hui remarquer Ambroise Mazal.