L’INTERVIEW. Les ministres européens de l’Intérieur se sont réunis jeudi, en compagnie de leurs homologues américain, marocain, tunisien, jordanien et turc, pour discuter de la lutte contre les filières djihadistes qui poussent des Européens à aller combattre en Syrie. Invité d'Europe 1 vendredi, Gilles de Kerchove, le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, revient sur les meilleurs moyens de combattre ce mouvement.
Des projets d’attentats déjoués. Concernant le retour des djihadistes européens dans leur pays d’origine. Il faut, selon lui, apporter une "solution adaptée à chaque individu", qui va du soutien psychologique, à l’aide à la réinsertion, mais aussi à la réponse judiciaire pour ceux qui fomentent un attentat.
Car "certains d’entre eux, même s’il est difficile de poser un pourcentage, vont sans doute revenir avec l’intention, voire même l’instruction de préparer une attaque en Europe", confirme Gilles de Kerchove. D’ailleurs, "un attentat important" a été évité "dans un des grands Etats membres". Il va même plus loin en parlant de "deux ou trois" projets, dont en France.
Une coopération européenne. Il rappelle qu’en juin dernier déjà, les ministres de l’Intérieur avaient adopté un paquet de 22 mesures. "Nous ne sommes plus à l’âge de pierre des relations intergouvernementales, […] des commissions rogatoires qui mettaient un an et demi", défend Gilles de Kerchove sur Europe 1.
Il rappelle que 700 Français sont actuellement dans les fichiers du renseignement français, "un nombre impressionnant", selon lui. Mais "dire que la France est plus visée que les autres pays" est faux, selon lui. Gilles de Kerchove rappelle qu’en proportion, la Belgique est encore plus touchée par le phénomène.
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