Son film avait déclenché il y a deux semaines une vague de violences meurtrières au Moyen-Orient, mais ce n’est pas pour cela qu’il a été arrêté. Nakoula Basseley Nakoula, le producteur présumé du film islamophobe L’innocence des musulmans a été incarcéré jeudi à Los Angeles pour avoir enfreint les règles de liberté conditionnelle liées à une condamnation pour fraude bancaire en 2010.
>> A lire : Et si le film anti-islam n'existait pas ?
Après avoir rapidement comparu devant un tribunal du centre de Los Angeles, il a été incarcéré sans possibilité de libération sous caution. Le procureur, Robert Douglas, a accusé Nakoula Basseley Nakoula d’avoir enfreint à huit reprises les conditions de sa liberté conditionnelle, notamment en faisant de fausses déclarations à son officier de probation et en utilisant trois noms différents.
"Pas confiance dans l’accusé"
Pour la juge Suzanne Segal, Nakoula Basseley Nakoula, qui se ferait aussi appeler Sam Bacile, devait donc être emprisonné sans possibilité de libération, car il risque de s’enfuir. "La cour n’a pas confiance dans l’accusé", a-t-elle clairement affirmé.
En 2010, le producteur avait été condamné à 21 mois de prison pour escroquerie bancaire. Nakoula Basseley Nakoula était accusé d’avoir utilisé illégalement les identités de clients de plusieurs agences de la banque Wells Fargo en Californie. Montant de l’escroquerie : 860 dollars, soit 660 euros.
Sa tête mise à prix
Brièvement entendu par son agent de probation le 15 septembre, Nakoula Basseley Nakoula, dont la tête a été mise à prix par un ministre pakistanais, se cachait depuis. Son film, qui prétend raconter la vie du prophète Mahomet, présente les musulmans comme immoraux et violents, et a enflammé le monde arabe. Plus de 50 personnes sont mortes dans les violences.
Quant aux acteurs ayant pris part au projet, ils assurent avoir été trompés par le producteur. L’une d’entre eux, Cindy Lee Garcia, a l’intention de lancer une nouvelle action en justice pour violation de ses droits d’auteur, après le rejet d’une première demande de retrait de la vidéo du site YouTube.