Un double attentat à la voiture piégée a fait deux morts et quatre blessés dans la capitale libyenne.
C'est la première fois depuis la chute de Kadhafi qu'un attentat de ce type est aussi meurtrier. Un double attentat à la voiture piégée a frappé le cœur de la capitale libyenne dimanche, jour de l'Aïd El-Fitr, la fête qui marque la fin du ramadan. Deux personnes sont mortes, et quatre autres ont été blessées dans l'explosion d'une voiture près d'une académie militaire. Le deuxième véhicule piégé a explosé près du ministère de l'Intérieur, sans faire de victime.
Ces attentats surviennent à un moment particulièrement symbolique, quelques jours à peine après la passation pacifique de pouvoir entre le Conseil national de transition et le Congrès général national, élu le 7 juillet dernier. Les autorités ont aussitôt pointé du doigt les partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi. Après la chute de Kadhafi, des dizaines de responsables avaient quitté la Libye pour des pays voisins et sont aujourd'hui accusés de vouloir perturber la transition démocratique.
Une "cellule dormante"
Au début du mois, trois hommes ont été tués au cours d'un coup de filet lancé par les forces de l'ordre près de Tripoli. Ils étaient soupçonnés de préparer des attentats à la bombe. "Il s'agit de la même cellule dormante, dont plusieurs membres n'ont pas pu être arrêtés", selon le colonel Mahmoud Al-Chérif, chef de la sécurité de la capitale, pour qui "ce groupe est financé par des membres de l'ancien régime depuis la Tunisie et l'Algérie".
Le même groupe aurait également commis un autre attentat à la voiture piégée, le 3 août, au centre de Tripoli. Une personne avait alors été blessée. "Les explosifs et la méthode utilisés dans l'attaque sur les mêmes", assure le chef de la sécurité.
"C'est difficile de tout contrôler"
Omar Al-Khadraoui, le vice-ministre de l'Intérieur, a indiqué que ses services avaient des informations sur de possibles attaques depuis trois jours. "Mais avec le nombre d'armes qui circulent dans le pays, c'est difficile de tout contrôler", a-t-il admis. Interrogé sur un éventuel renforcement des mesures de sécurité, il a en outre répondu : "nous faisons de notre mieux. Nous ne pouvons pas faire plus".