L'armée israélienne et les militants multiplient les clips pour défendre leurs versions des faits.
Critiqué de toutes parts après l'assaut sanglant de commandos israéliens contre une flottille humanitaire en route pour Gaza, Israël a contre-attaqué avec un flot d’images pour tenter de prouver que les militants à bord ont déclenché les violences.
Sur YouTube et dans la presse, les protagonistes multiplient les clips pour défendre chacun sa version des faits. Selon les autorités israéliennes, les soldats ont ouvert le feu uniquement après avoir été attaqués par les militants. Les autopsies ont montré que les neuf victimes ont reçu de multiples impacts de balles, souvent tirées à bout portant, selon le journal britannique Guardian.
Face au tollé, Israël a mis en marche sa machine de propagande, diffusant sur YouTube un tas de clips vidéos pour appuyer sa version des faits. Un clip de commandos d'élite se faisant battre par des militants est devenu l'un des principaux éléments de cette machine.
Regardez la vidéo :
"YouTube est le meilleur outil"
D'autres images prises des caméras de surveillance du bateau montrent des militants se préparant à l'affrontement. "On peut les voir distribuer des bâtons en métal et mettre des masques. "YouTube est le meilleur outil que nous avons, et les vidéos montrent des images fortes", dit le lieutenant Landes, le chef du département média de l'armée.
Tous les clips mis en ligne par Israël ont été montés, ne portent aucune date et ne montrent que des scènes confortant la version israélienne. Mais ils n'expliquent pas ce qui s'est passé avant ou après.
"Une centaine de caméras"
L’armée israélienne et les passagers de la flottille n’ont pas attendu la fin de l’assaut pour se livrer à cette guerre des images. Un militant grec, membre de la flottille humanitaire pour Gaza a accusé les forces israéliennes d'avoir tué un passager turc car il assurait la diffusion sur le net des images du raid. "Les Israéliens avaient comme priorité de mettre fin à la diffusion d'images. Sur le bateau, les Turcs avaient installé peut être une centaine de caméras qui envoyaient sans cesse des images. Le système s'est tu quand son gestionnaire a été assassiné", déclare ce mécanicien, dans un témoignage publié dimanche par un quotidien grec.
Dimanche, un journal turc à grand tirage a publié des photos de soldats israéliens ensanglantés, maîtrisés par des militants de la flottille. Le journal Hürriyet explique que ces photos ont été récupérées, à l'aide d'un programme informatique spécial, sur une carte mémoire qui avait été effacée par l'armée israélienne après l'assaut. Cette carte a été transmise au journal par un militant de l'ONG islamiste turque IHH, principal organisateur de la flottille.