Depuis le pontificat de Jean-Paul II, la santé du pape est l’objet d’une attention toute particulière. Avec l’arrivée de François, élu mercredi soir, cela ne devrait pas s’arranger. D’abord parce que le nouveau souverain pontife est âgé de 76 ans. Ensuite, et surtout, parce qu’il n’a qu’un poumon. Jorge Mario Bergoglio a en effet été opéré alors qu’il était âgé de 20 ans.
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La cause. Pour l’heure, la nature du mal qui a coûté au nouveau pape une partie de son appareil respiratoire n’est pas connue. "Ce type d’opération se pratique pour guérir une infection pulmonaire comme la tuberculose, une tumeur bénigne ou un accident avec traumatisme", explique à Europe1.fr Bruno Crestani, pneumologue à l’hôpital Bichat, au Nord de Paris. "Il a 76 ans. S’il avait eu une maladie très grave, il n’en serait pas là. Il s’agit donc probablement d’une maladie localisée guérie par la chirurgie", poursuit le professeur. D’autant que dans les années 1950, la chirurgie était encore souvent préférée aux antibiotiques, encore peu développés.
Un seul poumon, ça change quoi ? Dans le meilleur des cas, pas grand-chose. "On peut, avec un seul poumon, faire 150 kilomètres de vélo ou son footing tous les matins", assure le professeur Crestani. "Après, on va bien sûr avoir une limitation à l’effort. Le patient va ressentir ses limites, va constater qu’il est limité quand il fait des exercices." Tout dépend en fait d’une éventuelle insuffisance respiratoire. "Si, avec un seul poumon, un patient a des taux d’oxygène et de gaz carbonique normaux dans le sang, et si ces taux restent normaux quand il fait un effort, alors il n’y a pas d’insuffisance. Il a une assurance respiratoire qui suffit", explique le pneumologue. Dans le cas du pape François, "il est peu probable qu’il ait une insuffisance respiratoire séquellaire de cette maladie. "
Sous surveillance malgré tout. Reste que vivre avec un poumon n’est pas non plus anodin. Et l’âge n’arrange rien. "S’il n’a qu’un poumon, tout le poumon restant a reçu tout le débit cardiaque. Ça entraîne un remodelage des artères du poumon, qui se modifient progressivement, et il peut se développer une hypertension des artères du poumon. Et ça, ça peut poser un problème", explique encore Bruno Crestani. S’il peut donc vivre normalement, le pape François doit donc reste sous surveillance médicale. Ce sera sans nul doute le cas.