François, un pape pas si moderne que ça ?

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MISE AU POINT - Le souverain pontife a qualifié l’avortement d’ "horrible". Une déclaration ferme, mais pas si surprenante.

L'info. Le pape a dénoncé lundi, lors de son allocution annuelle au corps diplomatique accrédité au Vatican, la pratique "horrible" de l'avortement. C'est la première fois depuis son élection en mars dernier que le pape se prononce aussi fermement en public contre l'avortement, ce que faisaient fréquemment ses prédécesseurs en conformité avec l'enseignement de l'Eglise.

Jusqu'à présent, François avait cultivé l'image d'un pape plus moderne que son prédécesseur, notamment lors d'une interview accordée à deux revues jésuites dans lesquelles il avait invité à "ne pas juger" l'homosexualité ou encore la contraception.

>> Le pape François, qui cultivait jusqu’à présent une image moderne et ouverte, est-il en train de changer de cap ?

Cette nouvelle déclaration n’est pas surprenante, selon Caroline Pigozzi, spécialiste des religions, interrogée par Europe1.fr. "Il n’y a aucune surprise", dans la déclaration faite par le pape François lundi. "La position de l’Eglise à ce sujet n’a jamais bougé et le pape François s’inscrit dans cette lignée", précise la spécialiste.

Des sujets sacrés. Si le pape se montre, soudain, aussi ferme, "c’est simplement parce qu’il s’agit d’un sujet sacré : la vie, la vie d’un enfant", explique la spécialiste des religions et auteure du Vatican indiscret. "Le Vatican n’a jamais bougé d’un iota sur ces sujets-là", précise-t-elle.

Un très bon communiquant. Il ne faut donc pas s’y méprendre, le pape François reste donc pleinement dans son rôle en condamnant l’avortement, même s’il cultive l’image d’un pape plus accessible que son prédécesseur. Début janvier, il a encore surpris son service de sécurité en prenant en autostop, dans sa papamobile, un prêtre place Saint-Pierre.

"Mais le pape François veut surtout éviter de donner l’impression d’être permissif. Il ne faut pas se tromper sur sa personnalité et ne surtout pas faire d’amalgame entre les sujets qu’il aborde", souligne Caroline Pigozzi, concluant que "le pape, reste le pape".

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