Le sit-in a été réprimé dans la violence. La police libyenne a usé de la force pour disperser une manifestation dans la nuit de mardi à mercredi à Benghazi, deuxième ville du pays située à 1.000 km à l'est de Tripoli. Les manifestants étaient venus réclamer la libération d'un avocat représentant des familles de prisonniers tués en 1996 dans une fusillade dans la prison d'Abou Salim à Tripoli.
"Trente-huit personnes ont été admises à l'hôpital pour des blessures", précise-t-on à l’hôpital tout en soulignant que toutes les blessures sont légères et résultent de "bagarres entre manifestants qui en étaient venus aux mains".
Un précédent bilan donné par le journal libyen Quryna, proche de Seif Al-Islam, fils du colonel Kadhafi, faisait état de 14 blessés. Les forces de l'ordre étaient intervenues, selon le journal, pour mettre fin à des affrontements entre des partisans du leader Mouammar Kadhafi et des "saboteurs".
Une marche pro-Kadhafi en réponse
L'avocat, Fethi Tarbel dont les manifestants réclamaient la libération, a été arrêté selon le journal "pour avoir répandu une rumeur selon laquelle la prison était en feu", avant d'être relâché à la suite de la manifestation. En dépit de sa remise en liberté, les manifestants "auxquels se sont jointes des personnes munies d'armes blanches et de cocktails molotov" ont marché jusqu'au centre-ville où "ils ont incendié et endommagé des voitures, essayé de détériorer des biens publics, bloqué la route et jeté des pierres", selon Quryna.
Ces images ont été réalisées à Benghazi avec un téléphone portable et diffusées sur Youtube :
Pour faire face à ces manifestants, des associations pro-Kadhafi ont organisé une marche qui s'est dirigée vers la même place "mais une poignée de saboteurs cherchant à semer la zizanie et à perturber la stabilité du pays leur ont lancé des pierres", affirme le journal. Des heurts ont alors éclaté entre les deux camps.
Une "journée de colère" prévue jeudi
Les manifestants de Benghazi ont scandé des slogans contre le régime de Kadhafi: "Benghazi réveille toi c'est le jour que tu attendais", le sang des martyrs n'est pas versé en vain", ou encore "le peuple veut faire tomber la corruption", selon des sites arabes d'information.
La télévision publique libyenne a fait état, de son côté, de rassemblements de soutien à Mouammar Kadhafi, dans différentes villes du pays mercredi matin.
Ces manifestations interviennent avant une "journée de colère" libyenne prévue jeudi, selon des appels lancés sur Facebook.