Les autorités japonaises ont reconnu mardi qu'il n'existait aucune trace des conversations de crise au plus haut niveau dans les jours qui ont suivi la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Le ministre du Commerce et de l'Energie, Yukio Edano, a jugé "vraiment regrettable que les comptes rendus des réunions de la cellule de crise n'étaient pas été systématiquement conservés". "Etant donné l'impact social de la catastrophe et l'intérêt public à son égard, ces comptes rendus auraient dû être rapidement rédigés", a-t-il ajouté.
Cette admission intervient en plein débat sur la réponse des autorités à l'accident nucléaire consécutif au séisme et au tsunami du 11 mars 2011.
Une cellule de crise avait été mise en place par le Premier ministre de l'époque, Naoto Kan, mais l'absence de traces écrites a été relevée par la chaîne publique NHK, qui n'a trouvé en enquêtant sur le dossier que des notes d'une page listant les thèmes à l'ordre du jour des réunions.
"Il est inconcevable qu'on n'ait conservé aucun compte rendu. Il était peut-être difficile, dans la période d'extrême confusion qui a suivi la crise, de tenir un journal de bord officiel mais ils auraient pu prendre de simples notes", a déclaré Kenji Sumita, professeur d'ingéniérie nucléaire à l'université d'Osaka. "Peut-être qu'il y a certains événements que les participants n'avaient pas très envie de rendre publics", a-t-il ajouté.
Un manque de préparation et une communication défectueuse au plus haut niveau après la catastrophe comptent parmi les écueils qui ont fait de l'accident à la centrale nucléaire de Fukushima l'événement le plus grave de ce secteur depuis 25 ans, selon le rapport d'étape d'une commission d'enquête publié fin décembre.