De l'eau de pluie contaminée sur le site de Fukushima s'est peut-être écoulée dans l'océan Pacifique voisin, a indiqué lundi la compagnie exploitante du complexe atomique balayé par le typhon Wipha la semaine passée et qui pourrait subir prochainement le suivant, Francisco. Tokyo Electric Power (Tepco) a expliqué que l'eau de pluie avait débordé des zones où sont installés des réservoirs de stockage de liquide radioactif. Ces citernes sont scellées sur une dalle de béton entourée d'une petite digue de 30 cm. Mais lorsqu'il pleut des trombes, l'eau s'accumule dans ces zones au point de dépasser la hauteur des digues et de déborder en emportant avec elle des substances radioactives. À un endroit, l'eau de pluie a affiché une teneur en strontium 90 de 710 becquerels par litre et est peut-être en partie descendue vers l'océan. À un autre endroit, l'eau de pluie qui est restée à l'intérieur des zones des réservoirs a affiché un niveau de strontium 90 de 12.000 becquerels par litre. Au total, de l'eau a débordé en 12 emplacements, mais les degrés de contamination et quantités restent inconnus.
Tepco et le gouvernement ont convenu que ne pouvait être délibérément rejetée dans la nature que l'eau dont le niveau de radioactivité ne dépassait pas 10 becquerels/litre pour le strontium 90, 15 becquerels/litre pour le césium 134 et 25 bq/l pour le césium 137. Après avoir indiqué que le typhon meurtrier Wipha qui a arrosé le sud et l'est du Japon mi-semaine passée n'avait pas provoqué de dégâts à Fukushima-Daiichi, Tepco a reconnu que plusieurs problèmes s'étaient produits, dont des débordements d'eau contaminée. Tepco a aussi confirmé à l'AFP qu'avait eu lieu dans l'enceinte de la centrale un petit glissement de terrain, initialement signalé par des travailleurs du site via internet. "Cela n'est pas grave et n'a aucune conséquence sur le chantier en cours", a assuré par téléphone un responsable de Tepco. La centrale de Fukushima Daiichi regorge d'eau radioactive en partie stockée dans un millier de réservoirs de divers types ou accumulée dans les sous-sols du site. Tepco se débat depuis plus de deux ans et demi avec ce liquide dont la quantité augmente de jour en jour.
De nombreuses avaries ont en outre eu lieu récemment dans ce complexe atomique sinistré par le tsunami du 11 mars 2011, ce qui a forcé Tepco à augmenter les moyens affectés à la gestion de l'eau radioactive et le gouvernement à s'impliquer davantage pour rassurer la communauté internationale inquiète. Par ailleurs, une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se trouve actuellement au Japon pour étudier les progrès réalisés dans la décontamination de la région alentour que quelque 160.000 personnes ont dû fuir et sont encore incapables de rentrer chez elles.