Au terme d’une enquête d’une semaine, l’Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) a remis son rapport préliminaire au gouvernement japonais. L’AIEA juge la réaction nippone à la catastrophe nucléaire de Fukushima "exemplaire", mais les risques de tsunami ont été "sous-estimés". Un rapport final sera rendu public lors d'une conférence ministérielle sur la sûreté nucléaire, du 20 au 24 juin, à Vienne.
Un groupe de 18 experts de l’AIEA, venus de 12 pays, a été mandaté pour analyser l’enchaînement des faits depuis le 11 mars, quand le Nord-Est du Japon a été dévasté par un séisme suivi d’un tsunami. L’alimentation électrique de la centrale nucléaire avait été interrompue par une vague de 14 mètres de haut, mettant hors service les systèmes de refroidissement des réacteurs. L’accident avait provoqué une série d'explosions et une fusion partielle du combustible nucléaire.
L'AIEA "impressionnée par le dévouement des travailleurs japonais"
"Les concepteurs et les opérateurs de centrales nucléaires devraient évaluer correctement les dangers naturels pour protéger les installations, ainsi que mettre à jour périodiquement ces estimations et leurs méthodes d'évaluation", a souligné l’AIEA. "Le risque de tsunami a été sous-estimé", assène le rapport.
Mais les experts de l’AIEA sont néanmoins "profondément impressionnés par le dévouement des travailleurs japonais", face à l’accident nucléaire, sans précédent depuis celui de Tchernobyl en 1986. Le rapport loue notamment "les dispositions prises à long terme pour protéger le public, y compris l'évacuation de la zone autour des réacteurs accidentés". Une zone interdite d’accès de 20 km avait été mise en place autour du site, et plus de 80.000 personnes avaient dû quitter leur domicile.
L'indépendance du nucléaire japonais en question
Par ailleurs, l’AIEA a mis en doute l’indépendance de l'Agence de la sûreté nucléaire et industrielle japonaise, placée sous la tutelle du ministère de l'Industrie : "le Japon doit veiller à l'indépendance de l'autorité de régulation nucléaire et faire en sorte que la clarté des rôles soit préservée", a insisté l’agence.
Enfin, les experts de l’AIEA souhaitent que soient tirées les leçons du désastre de Fukushima, "pour améliorer la sûreté nucléaire dans le monde entier".