Dans une enquête détaillée effectuée par des experts de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), plusieurs manquements sont mis en évidence, que ce soit avant ou après le tsunami qui a endommagé la centrale voici trois mois.
Le Japon invité à prendre des mesures
Un condensé de trois pages a été rendu public à l'issue d'une mission d'inspection effectuée par une délégation de 18 experts de l'AIEA, du 24 mai au 2 juin dernier, au Japon Le constat est sévère. Les instances de régulation du secteur nucléaire japonais n'ont pas passé au crible ni entériné les mesures, insuffisantes, prises après 2002 pour assurer une meilleure protection contre les tsunamis à la centrale de Fukushima, accuse le rapport de l’AIEA. L’Agence reconnaît cependant que certaines dispositions avaient été bel et bien prises lors de la conception de la centrale, gérée par la société Tepco.
Des mesures de protection supplémentaires avaient notamment été adoptées à la suite d'un réexamen, après 2002. La hauteur d'un tsunami potentiel avait par exemple été relevée. Mais ces mesures n'ont pas suffi à "faire face à un tsunami puissant et à tous les phénomènes dangereux qui lui sont associés", ont estimé les experts.
"Plus encore, ces mesures de protection supplémentaires n'ont été ni passées en revue ni sanctionnées par l'instance de régulation", poursuit le rapport. L'AIEA invite le Japon à adopter des modifications en profondeur de son système de régulation du secteur nucléaire.
Les employés de la centrale salués
Les experts font néanmoins l'éloge de la façon dont les employés ont fait face à la situation, sur le terrain à Fukushima-Daiichi, après le violent tremblement de terre et le raz-de-marée qui ont dévasté les réacteurs de la centrale.
Etant donné les circonstances extrêmes, "on peut douter que des solutions meilleures que celles mises en oeuvre aient pu concrètement être trouvées", estime le rapport, préparé pour une réunion ministérielle prévue sur la sécurité nucléaire la semaine prochaine à Vienne, où siège l'AIEA.