Peut-on faire revenir des gens dans les zones de Fukushima évacuées après l'accident nucléaire de mars 2011? L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pense que oui, ce qui ne convainc pas tout le monde au Japon.
Une mission de l'agence s'est rendue la semaine dernière aux alentours du complexe atomique Fukushima Daiichi ravagé par le tsunami du 11 mars 2O11. De retour à Tokyo, elle a remis lundi au ministre de l'Environnement un rapport d'étape dans lequel l'AIEA invite le gouvernement à repeupler la région sans attendre de ramener la radioactivité au niveau normal de moins de 1 millisievert par an (hors radioactivité naturelle) recommandé par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR).
Selon les experts de l'AIEA, il est illusoire de penser qu'on pourrait rapidement et seulement grâce aux opérations de décontamination "abaisser à 1 millisievert par an (mSv/an) la dose de rayonnement individuel reçue en plus de l'exposition naturelle". Par conséquent, "dans les situations d'assainissement en cours, n'importe quel niveau de dose de rayonnement individuel de l'ordre de 1 à 20 mSv/an est acceptable et conforme aux normes internationales", souligne encore le document. Pour Hisayo Takada, une spécialiste auprès de Greenpeace Japon, cette conclusion prouve que "L'AIEA reconnaît qu'il est difficile de décontaminer".