Sept mois après l'accident, la situation semble en voie de normalisation. La radioactivité émise par la centrale nucléaire accidentée à Fukushima, dans le nord-est du Japon, a en effet diminué de moitié en un mois, selon Tepco, l'exploitant du site. Des progrès qui pourraient permettre à Tepco de déclarer plus tôt l'"arrêt à froid" de la centrale, une étape indispensable pour le retour des habitants dans la zone.
D'après les derniers relevés, la radioactivité émanant des réacteurs endommagés de la centrale est passée à "100 millions de becquerels par heure, soit huit millionièmes de ce qui avait été mesuré peu après l'accident" du 11 mars dernier. Ces mesures correspondent à un rayonnement de l'ordre de 0,2 milliSievert par an, soit moins que le seuil de 1 milliSievert par an qui ne doit pas être dépassé selon les recommandations du gouvernement nippon.
Les autorités restent prudentes
Tepco et le gouvernement se veulent cependant prudents : pas question d'annoncer trop tôt l'"arrêt à froid" de la centrale. Il s'agit d'un état dans lequel l'eau servant au refroidissement du combustible reste sous les 100°C, ce qui empêche le combustible de chauffer.
Des systèmes récemment mis en place ont permis aux opérations de refroidissement de progresser, et fin septembre, les températures dans les réacteurs endommagées sont tombées sous la barre des 100°C. Mais Tepco et le gouvernement ont préféré ne pas annoncer trop rapidement un passage à l'"arrêt à froid".
"Nous devons continuer de veiller à ce que les températures des réacteurs et le niveau de radioactivité émis demeurent stables", a ainsi déclaré le directeur général adjoint de l'Agence de sûreté nucléaire japonaise.
Des décennies avant la décontamination
L'enjeu est de taille : cet "arrêt à froid" est l'une des conditions du retour des 80.000 habitants évacués dans un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima-Daiichi. Mais avant cela, un nettoyage de grande envergure devra être mené : près de 2.400 km2 de sols doivent être décontaminés, une superficie comparable à celle du Luxembourg.
Quant à la centrale, elle est loin d'être revenue à la normal : Tepco estime qu'il faudra encore au moins dix ans avant de pouvoir retirer le combustible des réacteurs. Des milliers de tonnes d'eau injectées pour refroidir les réacteurs devront être décontaminées. En tout, la décontamination complète pourrait prendre plusieurs décennies.