Ils étaient venus avec enthousiasme sur l'île d'Utoya, en Norvège, participer à un camp de jeunes du Parti travailliste mais la fête a viré au cauchemar vendredi lorsqu'un homme déguisé en policier a ouvert le feu sur leur rassemblement. Pris de panique, ces jeunes ont tenté de fuir en criant, certains plongeant dans le lac pour échapper aux tirs. Au moins 85 d'entre eux sont tombés sous les balles de l'assaillant, méthodique et plein de sang-froid.
"Nous sommes allés nous cacher"
"J'ai vu deux personnes se faire tuer. Mon petit-ami et moi avons couru. Nous sommes allés sur la rive pour nous cacher. Et après un moment, nous avons entendu des coups de feu venant de derrière nous. On pouvait sentir l'odeur de la poudre. Nous étions tellement effrayés qu'on s'est enfuit", a raconté à Europe 1 une jeune norvégienne. "Nous avons vu des bateaux qui appartenaient à un camping voisin. On a réalisé qu'on pouvait les rejoindre à la nage, alors on a sauté, on a nagé jusqu'au bateau et on a été sauvé", a-t-elle ajouté.
"J'ai vu deux personnes se faire tuer" :
Cette fusillade est survenue quelques instants après un attentat à la bombe dans le centre d'Oslo, qui a fait sept morts. "Nous nous étions tous rassemblés dans le bâtiment principal pour parler de ce qui s'était passé à Oslo. Tout à coup nous avons entendu des tirs. Au début, on s'est dit que ce n'était pas possible", a déclaré une adolescente de 16 ans, Hana, au journal Aftenposten.
"J'ai vu un policier qui se tenait debout avec des sortes de boules Quiès. Il a dit 'j'aimerais vous rassembler tous' puis il a couru à l'intérieur et il a commencé à tirer sur les gens. Nous avons couru en direction de la plage et nous nous sommes mis à nager", a-t-elle ajouté, affirmant que l'homme avait ouvert le feu sur des personnes dans l'eau.
"C'était horrible"
Un adolescent témoin de la fusillade depuis la rive a raconté à la chaîne britannique Sky: "Nous avons entendu les gens hurler, c'était horrible (...) Certains nous faisaient des grands signes depuis l'île." "J'ai simplement vu des gens sauter dans l'eau, une cinquantaine de personnes nageant vers la rive. Les gens pleuraient, tremblaient, ils étaient terrorisés", a raconté Anita Lien, une femme de 42 ans vivant au bord du lac Tyrifjord au nord-ouest d'Oslo.