Le Premier ministre David Cameron a présenté mardi une version édulcorée de son ambitieux projet de réforme du système de santé britannique, très mal perçu dans l'opinion et vivement critiqué par les professionnels et les syndicats. "Nous avons écouté, nous en avons tiré des leçons et nous améliorons notre projet pour le NHS", le National Health Service, a expliqué lors d'une conférence de presse M. Cameron, qui avait dû se résoudre à annoncer il y a deux mois une pause et la consultation d'un panel d'experts.
La nouvelle version de cette réforme-phare de sa législature reprend d'ailleurs l'essentiel des conclusions de cette commission. La polémique s'était notamment cristallisée sur le rôle accru dévolu au secteur privé, faisant craindre une privatisation rampante du NHS, et le transfert prévu de la gestion du budget de la santé à des consortiums de généralistes. D'ici à 2013, ces consortiums devaient se voir confier 80% du budget annuel du NHS et l'achat de prestations médicales, un rôle dont beaucoup de généralistes ne voulaient pas et pour lesquels ils disaient n'être pas formés.
Le gouvernement en proie à de vives tension a finalement promis des gardes-fous plus importants contre la privatisation et le règne du "tout-marché", pour empêcher notamment les groupes privés de faire le tri parmi les patients et de ne choisir que les plus rentables. Une autorité de régulation va être créée, chargée de favoriser la concurrence, mais aussi de protéger l'intérêt des malades.