David Cameron a exprimé mercredi sa volonté de durcir les conditions d'accès aux prestations sociales en Grande-Bretagne pour les nouveaux immigrés en provenance d'autres pays de l'Union européenne. Le Premier ministre britannique compte en outre renégocier les modalités d'application du principe de la liberté de circulation en vigueur dans l'UE.
Ces initiatives, susceptibles de provoquer des tensions avec la Commission européenne, répondent aux craintes exprimées au sein du Parti conservateur sur un possible afflux d'immigrés en provenance de Bulgarie et de Roumanie lorsque les restrictions aux déplacements imposées à ces deux pays membres de l'UE seront levées début 2014. Les conservateurs sont traditionnellement divisés sur les questions européennes et ils se trouvent désormais menacés sur leur droite par le Parti de l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui attire les électeurs avec un discours ouvertement hostile à l'UE et à l'immigration.
Disant partager les "inquiétudes" au sujet d'un afflux d'immigrés, David Cameron déclare dans le Financial Times qu'il veut modifier la législation britannique afin d'imposer un délai de trois mois aux arrivants en provenance de l'UE avant de prétendre aux allocations chômage. Ces arrivants ne pourraient pas bénéficier de l'aide au logement et ne percevraient plus d'allocations chômage au bout de six mois s'ils ne prouvent pas qu'ils ont une chance réaliste de trouver un emploi, ajoute-t-il. Le Premier ministre britannique veut aussi modifier les règles sur la liberté de circulation au sein de l'UE afin de limiter, dit-il, l'installation d'habitants originaires des pays les plus pauvres dans les pays les plus riches.