L’affaire a ému les Britanniques, mais pas leur gouvernement. En décembre dernier, Andrea, 5 ans, est morte renversée par une voiture dans le sud de l’Angleterre, où elle vivait avec ses parents, des réfugiés politiques zimbabwéens. La petite fille n’a toujours pas été enterrée, car l’administration britannique refuse à ses grands-parents, restés au Zimbabwe, un visa de trois mois pour assister aux funérailles, rapporte The Guardian.
Fauchée par une voiture. C’est le 16 décembre dernier que le drame est survenu à Eastbourne, dans le comté du Sussex de l’Est. Ce jour-là, Andrea Gada rentre de l’école avec son père, Wellington, et son grand frère, Victor, quand elle est fauchée par une voiture. La fillette ne survit pas à l’accident.
Ses funérailles devaient à l’origine avoir lieu le 9 janvier. Stanley et Grace Bwanya, les grands-parents de la fillette, ainsi que sa tante, Monalisa Faith Bwanya, qui vivent encore au Zimbabwe, ont déposé des demandes de visas temporaires, pour une durée de trois mois, afin de pouvoir y assister. Des proches de la famille ont levé des fonds pour leur payer le billet d’avion jusqu’au Royaume-Uni.
Prêts à porter un bracelet électronique. Mais les trois demandes de visas ont été rejetées à deux reprises par l’administration britannique. Au regard des autorités, les grands-parents d’Andrea, qui sont vendeurs de rue, ne disposent pas de revenus réguliers et sont donc des immigrés clandestins potentiels. La famille de la petite fille se dit prête "à tout" pour prouver sa bonne foi, y compris porter un bracelet électronique pendant le temps de leur séjour en Grande-Bretagne.
Stephen Lloyd, le député de la circonscription où vivent les parents d’Andrea, s’est saisi du dossier et a proposé de se porter garant pour les grands-parents et la tante de l’enfant. En vain. Le dernier espoir de la famille réside au 10, Downing Street : la famille Gada a lancé une pétition en ligne adressée au Premier ministre, David Cameron, déjà signée par plus de 41.000 personnes. Les parents d’Andrea comptent sur le fait que le Premier ministre "sait exactement ce qu’ils sont en train de vivre", puisqu’il a perdu un fils de 6 ans en 2009.