Il veut baisser les impôts et les dépenses du gouvernement fédéral, mais aussi légaliser la marijuana et le mariage homosexuel. Gary Johnson, 58 ans, ex-candidat à l’investiture républicaine aux Etats-Unis, a abandonné le "Grand Old Party" pour rejoindre les rangs des "libertariens", une petite formation très conservatrice sur l’économie, mais progressiste sur les questions de société.
Son credo ? "On en a marre du bipartisme", a lancé mercredi cet ancien gouvernement de l’Etat du Nouveau-Mexique, surnommé "gouverneur veto" car durant ses deux mandats, il s’est opposé à 750 projets de lois. Il estime que ses idées "résonnent chez la plupart des Américains et que c’est un programme qui n’est pas abordé" par les républicains ou les démocrates.
Gary Johnson défend la légalisation de la marijuana à la télévision américaine :
Il a escaladé l’Everest
Gary Johnson n’avait de toute façon pas la moindre chance d’être désigné candidat du parti républicain : il n’a participé qu’à deux débats pour les primaires et, dans certains sondages, son nom ne figurait même pas dans la liste des candidats à l’investiture républicaine, précise le Washington Post. Il faut dire qu’il avait notamment face à lui l’un des ténors des "libertariens", Ron Paul, depuis passé dans le camp républicain.
"Honnêtement, j’ai été très déçu par la manière dont j’ai été traité dans le processus de nomination du candidat républicain", s’est-il plaint dans un e-mail envoyé à ses partisans. Il faut dire que les prises de position de ce sportif accompli qui a escaladé l’Everest ont de quoi détonner au sein du parti républicain.
Pour le droit à l’avortement
Lors de l’un de ses deux débats, il a été hué par le public quand il a dit être en faveur du droit à l’avortement. Ce grand amateur de triathlon voulait également supprimer toute participation de l’Etat fédéral à l’éducation.
Aujourd’hui, Gary Johnson est bien placé pour représenter le parti "libertarien", mais il devra pour cela vaincre les six candidats déjà en lice pour la nomination, selon la BBC. Une candidature qui pourrait ne pas être anecdotique : d’après de récents sondages, l’émergence d’un "troisième homme" dans la campagne pourrait suffire à faire échouer les républicains et donner la victoire à Barack Obama.