Gary Johnson, "petit candidat"

Gary Johnson a décidé de se présenter sous l'étiquette libertarienne, après avoir tenté de se lancer dans la primaire républicaine.
Gary Johnson a décidé de se présenter sous l'étiquette libertarienne, après avoir tenté de se lancer dans la primaire républicaine. © REUTERS
  • Copié
, modifié à
A côté d'Obama et Romney, d’autres candidats se sont lancés dans la course à la Maison-Blanche.

Ses prises de position ont de quoi déconcerter : Gary Johnson, candidat méconnu à la Maison-Blanche, est pour la légalisation du cannabis et la suppression de l’impôt sur le revenu. Un temps candidat à la primaire républicaine, il a préféré se présenter sous la bannière du petit parti libertarien, dont le credo est la diminution au maximum du rôle de l’État. Comme les autres petits candidats, il n’a aucune chance de l’emporter face aux poids lourds que sont Barack Obama et Mitt Romney. Mais les idées de cet homme très sportif mais peu flamboyant pourraient lui permettre de grappiller des points le 6 novembre.

affiche gary johnson

© REUTERS

Son parcours. Né dans le Dakota du Nord, un État du Midwest, en 1953, Gary Johson se présente comme un "self-made man". Pour payer ses études à l’université, il faisait en effet du porte-à-porte pour proposer ses services en tant qu’homme à tout faire. Sa petite entreprise a prospéré et Gary Johnson se targue d’en avoir fait en vingt ans l’une des plus grosses entreprises du bâtiment au Nouveau-Mexique. Parallèlement, ce père de deux enfants, aujourd’hui divorcé, entre en politique et se fait élire en 1995 gouverneur du Nouveau-Mexique, sous l’étiquette républicaine. Quelques années plus tard, il décide de vendre sa compagnie, empochant une coquette somme au passage. Quand il se présente pour un deuxième mandat en 1998, il est réélu, une première dans l’histoire de cet État. Ses 750 veto pendant ses années à la tête du Nouveau-Mexique lui valent le surnom de "gouverneur Veto". Déjà acquis à la cause des libertariens, il saute le pas fin décembre 2011 en annonçant qu’il renonce à briguer la candidature du parti républicain et se tourne vers ce petit parti.

Son programme. D’un point de vue économique, Gary Johnson se positionne à droite, mais il est plutôt progressiste sur les questions de société. Il plaide ainsi en faveur de la légalisation de la marijuana et pour le mariage homosexuel. Il voudrait aussi supprimer l’impôt sur le revenu et le remplacer par une taxe "sur les dépenses plutôt que sur les revenus", en supprimant les taxes sur les entreprises. Autre proposition : mettre fin aux interventions militaires "coûteuses et inefficaces" en Irak et en Afghanistan. Quant au ministère de l’Éducation, il veut tout simplement le supprimer.

Ses hobbies. Gary Johnson est un grand sportif. Il affirme avoir escaladé les plus hauts sommets de quatre continents, dont l’Everest. Le candidat est aussi un cycliste accompli et a participé à des triathlons Ironman.

gary johnson, candidat libertarien

© REUTERS

Son colistier. Jim Gray est un ancien juge de Californie, connu pour son combat pour modifier la législation sur la drogue. C’est d’ailleurs à une conférence sur la légalisation de la drogue qu’il a rencontré Gary Johnson.

Ses chances de peser sur l’élection. Les idées libertarienne séduisent notamment les sympathisants du Tea Party. De tous les petits candidats à la Maison-Blanche, il est celui qui récolte le plus d’intentions de vote, à 3% selon un sondage du Pew research center. Dans l’Ohio, un État-clé pour le scrutin, il est même crédité de 5% d’intentions de vote selon CNN. Sa candidature pourrait donc avoir un effet dans cet État où les électeurs sont encore indécis, et coûter la victoire à Barack Obama ou Mitt Romney.

>> A lire aussi : Élections américaines, mode d'emploi

Les autres candidats. Outre Gary Johnson, plusieurs autres candidats tentent, tant bien que mal, de faire entendre leur voix. Jill Stein, pour les Verts, Virgil Goode, du Constitution Party (parti constitutionnel) ou encore Rocky Anderson, du Justice Party, en font partie, même si tous ne seront pas présents sur les bulletins de vote de tous les États.

>> A lire aussi : Jill Stein, une écolo très à gauche