L'homme d'affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak arrêté en Suisse a été libéré mercredi parce qu'il a réglé le contentieux à l'origine de son arrestation et parce que la France n'a pas fait parvenir dans les délais une demande d'extradition, selon les déclarations de son avocat.
"Le procureur a attendu la demande d'extradition de la France comme on attend Godot ("En attendant Godot" est une pièce théâtre de Samuel Beckett, ndlr). Mais la demande n'est jamais arrivée. A la fin, cela n'était plus tenable", a affirmé jeudi Maitre Pierre Damien Eggly.
Affirmant que la raison qui avait conduit le parquet de Genève à arrêter il y a deux semaines à Zurich l'homme d'affaires, poursuivi en France dans le cadre d'une affaire de vente d'armes destinées à l'Angola, n'était qu'"un prétexte, un vieux dossier retrouvé dans un fond de tiroir pour justifier sa détention", l'avocat a déclaré "avoir trouvé un accord financier avec la partie plaignante". "Mon client aura payé deux fois le montant, mais la liberté n'a pas de prix", a-t-il dit. Aussitôt libéré, Arcadi Gaydamak a quitté en avion privé la Suisse pour Israël. "Clairement, je déconseille à mon client de revenir en Suisse, tant que les choses ne sont pas éclaircies avec la France", a ajouté son avocat.
Le plaignant était l'ancien international de football français Luis Fernandez. La justice genevoise reprochait à Arcadi Gaydamak, 61 ans, d'avoir gardé sans y être autorisé 400.000 euros à Genève, en 2005. Cette somme devait revenir à Luis Fernandez dans le cadre de son engagement aux fonctions de directeur général du club de football israélien Beitar Jerusalem, dont Arcadi Gaydamak était le propriétaire.