Comme beaucoup d’autres pays, la France a dénoncé lundi l’attaque meurtrière par l'armée israélienne de la flottille humanitaire à destination de Gaza. Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy a exprimé "sa profonde émotion devant les conséquences tragiques de l'opération militaire israélienne".
Le président français a dit "condamner l'usage disproportionné de la force". "Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de cette tragédie, qui souligne l'urgence d'une relance du processus de paix", a ajouté Nicolas Sarkozy.
L'ambassadeur israélien convoqué
"C'est un incident qui s'est déroulé de façon impossible à supporter dans les eaux internationales", a regretté de son côté Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères, en marge du sommet Afrique-France qui se déroule à Nice. "Il faut qu'on attende les détails mais notre condamnation a été ferme et elle continue de l'être", a-t-il ajouté. Interrogé pour savoir si la situation ne risquait pas de dégénérer, le chef de la diplomatie française a répondu : "j'espère que non, bien entendu, et nous ferons tout pour apaiser les choses".
L’ambassadeur d'Israël en France, Daniel Shek, a été officiellement convoqué au ministère des Affaires étrangères, pour fournir des explications.
Plusieurs manifestations
En fin de journée lundi, un millier de personnes se sont rassemblées pour manifester dans le centre de Paris, à proximité de l'ambassade d'Israël. Parmi leurs slogans : "Israël assassin, Sarkozy complice" ou "Fermez l'ambassade des assassins israéliens". Dans une atmosphère tendue, quelques incidents entre des manifestants et de jeunes juifs, brandissant des drapeaux israéliens, ont été signalés. La police a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène.
Des manifestations ont également eu lieu à Lyon, à Toulouse, à Lille, à Marseille ou à Strasbourg où près d'un millier de personnes se sont réunies. Quelques échauffourées ont été signalées. Cinq personnes ont été interpellées.
De son côté, le Conseil représentatif des Juifs de France (Crif) a dit "déplorer profondément" qu'il y ait eu des victimes de l'opération militaire israélienne. "Malheureusement, cela arrive au moment où il y avait des espoirs de paix entre Palestiniens et Israéliens", a ajouté le directeur général de cette organisation, Haïm Musicant.