Dans la bande de Gaza, en plein chaos, les habitants doivent s’habituer aux privations d’eau et d’électricité, depuis que l’unique centrale a été bombardée. Ils manquent aussi désormais de terres : dans cette zone qui est déjà l’une des plus densément peuplées au monde, l’armée israélienne occupe désormais environ 40% du territoire de Gaza. A Beit Hanoun, au nord de la zone, à 3 kilomètres d’Israël, les habitants ont ainsi vu la frontière se rapprocher depuis le début de l’opération terrestre, le 17 juillet.
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Un no man’s land. "Derrière l’immeuble, il y a au moins dix tanks dans le champ. On ne peut pas tous les voir, parce qu’on ne peut plus s’approcher", montre à Europe 1 un habitant de la ville. La zone est en effet interdite et seuls des animaux efflanqués hantent cette terre sablonneuse. C’est depuis ce no man’s land que l’artillerie transforme les villes voisines en champ de bataille.
Chaque jour, les déplacés doivent trouver un autre endroit où se réfugier. Dans une école de Jabalia, Abbas décrit son parcours : "ils nous ont demandé de quitter la frontière pour aller au centre de Beit Hanoun. Ensuite, de Beit Hanoun à Jabalia. Bientôt ils vont nous demander d’aller au centre de Gaza".
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Des tracts largués par des avions. Diverses théories, parfois surprenantes, existent sur cette occupation temporaire. Mais les Gazaouis sont d’accord sur l’objectif d’Israël : "ils veulent faire un grand espace entre les frontières, un territoire vide tout autour de la bande de Gaza", croit comprendre une Palestinienne francophone. Abbas, lui, en est persuadé : "ils veulent nous transférer dans le désert du Sinaï, qu’on quitte Gaza. C’est ça le plan d’Israël !".
Et le réfugié, de désigner le ciel qui, dit-il, lui donne raison : des tracts largués par l’aviation israélienne annoncent des frappes imminentes. Abbas doit faire ses valises, encore, et trouver quelque part où aller dans cette bande de Gaza qui ressemble désormais à une mince ficelle collée à la mer Méditerranée.
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