CALME PRÉCAIRE. A Gaza, les bombardements et les tirs vont reprendre, dimanche. Pendant 24 heures, les habitants de l'enclave palestinienne ont goûté à un peu de calme, le temps d'un cessez-le-feu temporaire. Dans les décombres, il y a ceux qui, le temps de la trêve, cherchent à récupérer les souvenirs d’une vie et d’autres qui cherchent leurs morts.
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Dans une ruelle du quartier de Choujaya à Gaza, Anas, totalement figé, regarde la pelleteuse engloutir le ciment, les vêtements et la tôle tordue d'un bâtiment à terre. "Je n'étais pas la quand c'est arrivé", explique-t-il le regard fixe. "Mais mon grand-père et mon oncle sont dans le bâtiment. J'attends qu'on puisse les sortir", dit-il.
Au bout d'un certain temps, une jambe finit par émerger des gravats. C'en est trop pour les Gazaouis qui observent la scène, la main sur le nez et la bouche. Anas disparaît. Juste à côté, des gamins ramassent des petites fléchettes d’acier, munitions contenus dans certains obus. Ce type d'arme, qui peut toucher des hommes à 300 mètres de l'explosion, sans distinction entre civils et combattants, n'est pas interdit par les traités internationaux.
"Qu'ils continuent à se battre". A Choujaya, entre les projectiles, sous la poussière, un tract de la branche armée du Hamas traîne par terre. Un homme laisse éructer sa colère : "Je veux que la résistance, que les combattants continuent. On n’a plus rien alors qu’ils se battent jusqu’au bout, même si Gaza doit tout perdre", crie-t-il.
Dans un autre quartier, le discours est le même. A Beit Hanoun à l’est de Gaza, un groupe escalade un gigantesque cratère de bombe pour scruter un champ, à l’opposé. Un homme explique que "les Juifs sont à 500 mètres, ils sont derrière des monticules de sable. Ils peuvent faire des incursions ici et repartir". Il aimerait voir les combattants des brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, prendre cette position. Mais "tout a été rasé", dit-il. "La résistance ne peut pas venir dans le quartier, ils seraient à découvert."
De fait, les israéliens contrôlent une partie de la ville. "Regardez", montre Hanni, sur le sol. "Les traces des chenilles de chars (israéliens, ndlr.) sont visibles dans la rue principale.