31 décembre, minuit : c’est à ce moment-là que l’ultimatum fixé par Alassane Ouattara à son rival Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir devait expirer. Mais le président sortant ivoirien ne semble pas se préoccuper de cette échéance, décidé à fixer son propre calendrier dans la crise que connaît son pays.
"Nous n'allons pas céder", a réaffirmé Laurent Gbagbo vendredi soir, à quelques heures de la nouvelle année, dénonçant "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".
La "force", seul recours ?
Même dans le camp Ouattara, l’adversaire de Laurent Gbagbo dont la victoire à l’élection présidentielle a été reconnue par la communauté internationale, l’heure ne semble plus au compromis. Guillaume Soro, le Premier ministre désigné par Alassane Ouattara, s'est dit encore une fois "convaincu que seule la force" pourrait chasser Laurent Gbagbo.
Prochain rendez-vous important dans l’agenda ivoirien : le retour lundi en Côte d'Ivoire des trois médiateurs désignés par la Cédéao, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, les présidents du Bénin Boni Yayi, de Sierra Leone Ernest Koroma et du Cap-Vert Pedro Pires. Ce dernier a d’ores et déjà prévenu que la rencontre prévue alors avec Laurent Gbagbo serait la "dernière".
"Si tous les moyens de persuasion politique échouent", "la Cédéao prendra par la force le pouvoir à Laurent Gbagbo et le donnera à Alassane Ouattara", a par ailleurs précisé le porte-parole de l'armée nigériane, évoquant lui aussi un "dernier recours".
Un nouvel appel au départ pour les Français
En attendant l’issue de cette dernière médiation, la France a de nouveau conseillé vendredi à ses quelque 15.000 ressortissants de quitter la Côte d’Ivoire. "Bien que les ressortissants étrangers ne soient pas jusqu'à présent directement menacés, les autorités françaises renouvellent leur conseil de différer les projets de voyages vers la Côte d'Ivoire et, à tous les Français qui le peuvent, notamment aux familles avec enfants, de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire dans l'attente d'une normalisation de la situation", a indiqué le Quai d’Orsay. La rentrée dans les écoles françaises, après les vacances de fin d’année, est d’ores et déjà repoussée.