La population est partagée entre soulagement et humiliation après le nouvel accord.
13 heures discussions. C'est le temps qu'il a fallu aux ministres européens des Finances pour décrocher un nouvel accord sur un plan de sauvetage de la Grèce. Une enveloppe de 130 milliards d'euros et un effacement de la dette à hauteur de 107 milliards.
Mais les contreparties sont lourdes pour les Grecs. "Nous sommes sauvés sous conditions" titrait même un quotidien national de gauche. Dans le secteur privé, les salaires devraient notamment baisser de 40%. Soit une économie de 22 .5 millions d'euros pour le gouvernement. Et si le gouvernement du Premier ministre Lucas Papademos n'a eu de cesse d'expliquer que sans ce plan, le pays était condamné à un "chaos économique incontrôlé et à une explosion sociale", la pilule a du mal à passer auprès de la population.
"Cela me gêne d'avouer que je suis grecque "
A deux mois des élections législatives prévues en avril, ces nouveaux sacrifices sont de trop pour une partie de la population. "Nous sommes comme des toxicomanes auxquels on vient de donner une nouvelle dose, voilà à quoi ils ont réduit notre pays", se lamente Iouliaz Ioannou, 70 ans, infirmière à la retraite.
"Je ne sais pas pour qui je vais voter. Je vais peut-être voter pour un nouveau parti si quelqu'un a le courage d'en créer un", dit cette fidèle de gauche qui a toujours soutenu le Pasok. "Pour la première fois, cela me gêne d'avouer que je suis grecque."
"J'ai l'espoir que mes enfants vivront mieux"
D'autres affichent plutôt un sentiment de soulagement. "Nous avons vécu des moments plus durs en Grèce. Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que la vie serait bien plus difficile si nous avions été mis à la porte de l'Europe", estime cette ancienne employée d'une agence de publicité. "J'ai au moins l'espoir que mes enfants vivront mieux", souffle-t-elle.
Des manifestations prévues
Mardi, des dizaines de patrons de stations-service et de chauffeurs routiers ont bloqué les rues conduisant au ministère des Finances à Athènes pour dénoncer les créanciers internationaux qualifiés de "voleurs et de contrebandiers".
Les deux principaux syndicats, Adedy pour le public et Gsee pour le privé, ont appelé à des manifestations mercredi et le 29 février.