L’INFO. Récemment, Google a surtout été la cible de critiques sur sa politique de confidentialité, qui avait été étalée lors du scandale de la NSA. A San Francisco, près de la Silicon Valley, les protestations sont aujourd’hui d’une toute autre nature. Des habitants critiquent la débauche d’argent des grandes firmes technologiques comme Google, Facebook, Apple ou Microsoft qui contribuent, selon eux, à la "gentrification" et à la "stérilisation" de la région. Avec pour conséquence une forte hausse des loyers et une perte d’identité de leur ville. Les contestataires ont donc décidé de passer aux actes.
Un salarié de Google traqué. Dernier exemple en date de ces tensions : mercredi, des manifestants, dont le groupe se fait appeler Counterforce, ont fait irruption à 7 heures du matin à Berkeley, au domicile d’un salarié de Google, Anthony Levandowski, rapporte un journaliste à San Francisco sur son blog du Monde.fr. Ce dernier travaille sur le projet de voitures sans chauffeur au sein de Google X, son laboratoire secret. Les contestataires ont distribué des tracts avec de nombreux détails personnels, ce qui indique que le salarié de Google a vraisemblablement été surveillé. "Il avait des Google glass sur les yeux, avec son bébé dans les bras, et une tablette dans l’autre main", rapporte ce tract. Les contestataires ont ensuite bloqué son allée pendant 45 minutes. Un incident que Google n’a pas confirmé.
Le "luxe" de cette classe. Puis les manifestants ont ensuite perturbé le transport d’un "bus Google". Une action symbolique lorsqu’on sait que chaque jour, ces moyens de transport mis en place par les grandes firmes permettent d’acheminer près de 35.000 salariés vers la Silicon Valley. Google est en pointe dans ce domaine puisque l’entreprise est en train d’expérimenter l’utilisation de bateaux, précise CBS.
La scène de ce blocage a été filmée par un témoin qui a posté la vidéo sur CNN :
"Après nos précédentes actions contre les bus de Google, beaucoup de critiques ont insisté sur le fait que les employés de Google n'étaient pas responsables. Nous ne sommes pas d'accord : aucune action n'est meilleure qu'une autre. Tous les employés de Google devraient être empêchés d'aller au travail. Aucun appartement de luxe ne devrait être construit. Personne ne devrait être déplacé", explique Counterforce sur IndyBay, un site d’actualités locales. "Ce projet est le témoin de l'arrogance, de la déconnexion et du luxe de cette classe", assurent les manifestants.
Des loyers trop chers. Ces manifestants protestent contre l’installation d’une population riche qui provoque une inflation galopante. Selon le blog du Monde.fr, San Francisco est devenue au fil des années une des villes les plus chères des Etats-Unis. En moyenne, un studio coûte 2.300 dollars (environ 1.600 euros) et 3.330 dollars (environ 2.400 euros) par mois pour deux chambres.
Des expulsions et la construction de logements « luxe ». Les habitants de certains quartiers ont l’impression que leur environnement est en train de changer complètement, dans cette ville où la contre-culture était une marque de fabrique, illustre ce reportage du New York Times :
Beaucoup de logements luxueux sont actuellement en cours de construction. Et certains propriétaires n’hésitent pas expulser leurs locataires au profit des nouveaux riches. La mairie, elle, voit plutôt d’un bon œil la présence de ces firmes, source d’emplois et de développement économique. La municipalité a néanmoins été obligée de légiférer sur l’usage des arrêts de bus par les grandes compagnies. Elles devront s’acquitter d’un "loyer" de 1,5 million de dollars par an.
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