Un train transportant du pétrole a soufflé le centre d'une ville de 6.000 habitants. Bilan : cinq morts et 40 disparus.
La catastrophe. Certains l'avaient vu avancer dans la campagne québécoise avec une lueur suspecte dans l'une des locomotives. Lancé à toute vitesse dans la nuit, un "train-fantôme" transportant des citernes de pétrole brut a ravagé dans la nuit de vendredi à samedi le centre-ville de Lac-Mégantic, au Canada, faisant au moins cinq morts et 40 disparus, selon un bilan établi 36 heures après la gigantesque explosion.
Le convoi de 72 wagons-citernes et cinq locomotives, chargé de pétrole, était parti de Montréal, à 250 km à l'ouest, et devait se rendre sur la côte atlantique, dans le port de Saint-John, dans le Nouveau-Brunswick. Mais le train s'est mis à rouler pour une raison encore inexpliquée alors qu'il était stationné en dehors de la ville de Lac-Mégantic et que son conducteur n'était pas à bord. Les systèmes de freinage étaient pourtant activés selon la compagnie ferroviaire Montréal, Maine & Atlantique (MMA), propriétaire du train, qui n'a pas pour l'heure fait toute la lumière sur ce dramatique incident.
Emporté par sa vitesse, il a déraillé et au moins quatre wagons ont explosé dans une gigantesque boule de feu en plein coeur de la petite ville de 6.000 habitants, située aux confins des montagnes des Appalaches.
Un bilan qui ne cesse de s'alourdir. L'explosion a tout rasé sur 2 kilomètres carrés et les flammes n'ont été éteintes que dimanche soir. La police a fait état de cinq morts, dimanche soir, mais a prévenu que le bilan allait s'alourdir : au moins 40 personnes sont, en effet, toujours portées disparues, selon un porte-parole de la Sûreté du Québec. L'inquiétude domine car le centre-ville était très fréquenté au moment de l'accident, vers 1 heures du matin, notamment un bar très apprécié par les jeunes. 24 heures après l'accident, les wagons-citernes flambaient toujours, jetant un panache de fumée noire au-dessus des environs. Des dizaines de bâtiments ont été détruits, dont certains totalement rasés, soit par les explosions, soit par les incendies qui ont suivi, ont dit les pompiers. Le pétrole en feu s'est répandu dans les égouts et a propagé l'incendie dans plusieurs rues. Une zone de sécurité a été mise en place dans un rayon d'un kilomètre autour du site de l'accident et 2.000 personnes ont été évacuées.
Le journal local L'Echo de Frontenac rapporte sur son compte Twitter que ses locaux ont disparu, mais pas l'église ni l'hôtel de ville :
>> Des images de la catastrophe sélectionnées par Radio Canada :