L'info. Changement de cap radical pour la Grèce. Premier pays frappé par les cures d'austérité en Europe, la "plus vieille démocratie du monde" est désormais la première nation de l'UE à marquer son rejet total de ces politiques de réduction drastique de la dette et des dépenses publiques.
Le score définitif. Après le décompte total des suffrages exprimés lors des élections législatives qui se sont tenues ce dimanche, Syriza, le parti de la gauche radicale arrive donc en tête, avec 36.34% des voix. Mais le parti, incarné par le charismatique Alexis Tsipras, manque de deux sièges la majorité absolue, a confirmé lundi le ministère de l'Intérieur.
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Syriza obtient précisément 8,53 points d'avance sur son concurrent conservateur, Nouvelle Démocratie. Le parti du Premier ministre sortant, Antonis Samaras, a réuni 27, 81% des suffrages, obtenant 76 sièges.
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Aube Dorée reste stable. Le troisième parti, loin derrière, est Aube Dorée. Ce mouvement d'inspiration néonazie reste stable, malgré les déboires judiciaires qui frappent ses dirigeants. Avec 6,28% et 17 députés, il perd toutefois un député par rapport à sa percée aux élections de juin 2012.
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Un échiquier politique bouleversé. Suivent le nouveau parti To Potami (6.05%), fondé par un journaliste vedette de la télévision, et les communistes du KKE (5,47%). Ancien parti fort de la vie politique grecque, le parti socialiste, le Pasok, est le grand perdant des élections. Avec 4,68%, soit 13 sièges (contre 33 en 2012), il arrive septième, derrière les Grecs indépendants. Signe d'un renouvellement du paysage politique : aucun Papandreou, dynastie d'ancien Premiers ministres socialistes, ne siégera au Parlement grec, pour la première fois en 80 ans.
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Avec qui Syriza va-t-il s'allier ? L'équation a été résolue lundi. Le nouveau Premier ministre, Alexis Tsipras, a annoncé que son parti s'allierait avec les Grecs indépendants. Ce parti souverainiste de droite est arrivé sixième, et obtient donc 13 députés. Les deux nouveaux alliés auront donc un total de 162 sièges au Parlement. Le gouvernement devrait être annoncé mardi.
La signification politique : le rejet de la troïka. "Le peuple grec a écrit l'Histoire" et "laisse l'austérité derrière lui", s'est félicité Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, devant des milliers de personnes rassemblées sur l'esplanade de l'Université d'Athènes. "Le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka". Troïka qui réclame, en échange de l'aide financière apportée à l'Etat grec (plan de sauvetage de 240 milliards d'euros), des efforts budgétaires qui se sont répercutés ces dernières années sur la qualité des services publics, mais aussi sur l'activité économique et le niveau de l'emploi.
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