En lançant "il n'y a pas de temps à perdre", dès dimanche soir, Antonis Samaras, le chef de file de Nouvelle Démocratie (ND) qui a remporté les législatives, rappelait à ses partisans en liesse la gravité et l'urgence de la situation.
Reçu dès lundi matin par le président de la République grecque, ce dernier lui a donné pour "impératif catégorique" de former un gouvernement dès lundi.
Un gouvernement au pas de charge
Au sortir de cet entretien, Antonis Samaras a validé ce calendrier au pas de charge en déclarant : "le consensus national est un impératif réclamé par tout le monde, il faut résoudre la question de formation d'un gouvernement immédiatement".
Selon la Constitution, le leader conservateur dispose d'un mandat "exploratoire" de trois jours pour former un gouvernement de coalition mais le marchandage politique pourrait durer une dizaine de jours.
La gauche radicale consultée
Les consultations en vue d'un cabinet d'union nationale sur une ligne pro-euro ont immédiatement commencé. "Je vais tenter de former un gouvernement de salut national avec les partis qui croient à l'orientation européenne du pays et croient à l'euro", a dit Antonis Samaras.
En fin de matinée, il devait même s'entretenir avec son grand adversaire le chef de file de la Coalition de gauche radicale Syriza pour essayer d'obtenir sa coopération. Ce dernier a pourtant d'ores et déjà affirmé que son parti ne participerait pas à un gouvernement de coalition soutenant le plan de sauvetage et les mesures d'austérité réclamées par les créanciers internationaux d'Athènes.
Le chef du parti de gauche radicale n'a guère intérêt à jouer le jeu de l'union nationale : si Antonis Samaras échouait à former un gouvernement, le poker politique se poursuivrait… mené cette fois par le chef de Syriza.
Berlin ne veut pas entendre parler de remise à la Grèce
Antonis Samaras a bien annoncé lundi qu'il allait tenter de modifier l'accord sur le plan de renflouement. Mais Berlin, après avoir semblé infléchir sa position dimanche, a mis les points sur les i lundi. "Ce n'est pas le moment d'accorder quelque remise que ce soit à la Grèce", a dit un porte-parole du gouvernement allemand lundi.
Le ministre des Affaires étrangères ne s'est pas montré moins intransigeant : "nous, nous en tenons à ce qui a été convenu".
Paris et Bruxelles ont, de leur côté, donné quelques signes d'un possible assouplissement, au moins dans les délais, du mémorandum imposé à la Grèce depuis 2010, lors du déclenchement de la crise de la dette dans le pays, et qui l'a plongé dans une grave récession.