Les témoins décrivent des scènes apocalyptiques. Quelque 500 touristes, dont 250 Français, qui séjournaient dans un hôtel cinq étoiles sur l'île de Rhodes, en Grèce, ont été victimes d'une violente intoxication à l'origine mystérieuse. Parmi eux, Jean-Pierre Lacaux, qui avait déboursé 20.000 euros pour partir en vacances avec son épouse, ses enfants et ses petits-enfants. Ironie du sort, ce Toulousain est justement spécialiste de télé-épidémiologie à l'université Paul Sabatier. Au micro d'Europe 1, il raconte qu'il n'avait "jamais vu cela".
Un mal "foudroyant". "C'était foudroyant dans l'hôtel. Les gens ont commencé à avoir des symptômes et entre le lundi et le mardi, pratiquement les 200 Français qui étaient là étaient tous touchés", décrit-il, avant de détailler : "d'abord c'était des vomissements, des diarrhées violentes". "On voyait des gens qui marchaient et qui, d'un seul coup, étaient obligés de s'arrêter et de vomir dans tous les coins. Si vous regardiez à 360° autour, vous en voyiez trois ou quatre, dans l'hôtel, à l'extérieur, dans la piscine…", poursuit le Toulousain.
Sa famille n'est pas épargnée et son épouse s'est même "évanouie dans le restaurant principal". "Non seulement les touristes étaient malades, mais aussi le personnel de l'hôtel, le personnel d'animation de Fram, et ils ont rechuté plusieurs fois", souligne Jean-Pierre Lacaux.
Les clients veulent porter plainte. Pour toute explication, l'hôtel Lindos Imperial s'est contenté d'assurer que ni l'eau, ni la nourriture n'étaient en cause. L'attitude de l'établissement a fortement déplu à certains vacanciers. Dans La Dépêche du Midi, un Luxembourgeois affirme avoir préféré partir avant la fin de ses vacances. Il explique au quotidien que des médecins avaient bien été "mis à la disposition" des clients malades, mais qu'il fallait débourser 100 euros avant toute consultation.
En colère, des vacanciers se sont donc constitués en collectif. Ils entendent bien monter une association pour faire valoir leurs droits et saisir la justice. Le voyagiste Fram, est également visé. Le tour-operator, qui continue d'envoyer des clients dans l'hôtel de Rhodes, a de son côté fait savoir qu'il allait proposer un dédommagement, sous la forme d'un avoir de 15%, pour les clients tombés malades.