La Grèce a désormais un nouveau pilote, attendu tant par les citoyens grecs que les pays de la zone euro. Le nouveau gouvernement de coalition a prêté serment vendredi en milieu de journée, après cinq jours de difficiles tractations. Exit donc Georges Papandréou, remplacé par Lucas Papademos, qui dirigera un gouvernement de coalition. Avec ce dernier, ancien vice-président de la Banque centrale européenne, c'est donc un gouvernement taillé sur mesure pour la crise actuelle qui dirigera la Grèce.
Deux autres personnalités sont également désignées pour gérer la crise : le socialiste Evangélos Vénizélos a été maintenu au ministère-clé des Finances pour assurer une certaine stabilité. Pour faciliter le dialogue avec l'Union européenne, c'est l'ex-commissaire européen Stavros Dimas qui a été nommé ministre des Affaires étrangères.
De longues négociations
L'officialisation du nouveau gouvernement a pris du retard en raison des longues tractations entre les membres d'une coalition hétéroclite : le Pasok, parti socialiste majoritaire, la Nouvelle-Démocratie, principal parti d'opposition de droite, et la formation d'extrême droite Laos. Pour la première fois depuis 1974 et la fin de la dictature des colonels, l'extrême droite participe au pouvoir, représentée par Makis Voridis, nouveau ministre des Transports, et Adonis Georgiadis, secrétaire d'Etat au développement et à la Marine marchande.
Au total, ce gouvernement comprend un effectif pléthorique de 50 membres. En réalité, il s'agit quasiment de la reconduction de l'ancien gouvernement socialistes auquel sont venus s'ajouter six conservateurs et quatre membres de l'extrême droite. Les discussions ont été d'autant plus compliquées que le gouvernement est chargé à la fois de gérer le plan de sauvetage européen, mais aussi de préparer de futures élections.
Le soulagement des Grecs
Cette officialisation soulage un peu plus des Grecs impatients de tourner la page de l'instabilité gouvernementale. Le nomination, jeudi, du nouveau Premier ministre a déjà constitué un message d'apaisement, à en croire la presse grecque de vendredi. "Nouvelle ère, le pari de Papademos", a souligné le quotidien Ethnosen qualifiant d'"historique" la décision de trois partis, la droite, les socialistes et de l'extrême droite pour un gouvernement d'union, qui "a soulagé la Grèce et ses partenaires européens".
Même titre à la une de Ta Néa : "le nouveau gouvernement est appelé à gagner le grand pari national du maintien du pays dans la zone euro" après "cinq jours comico-tragiques à la recherche d'un Premier ministre de consensus". Le quotidien financier Naftémporiki a de son côté souligné que, même s'il s'agit d'un gouvernement de transition, il a "un rôle lourd, celui de renouveler la perspective européenne du pays".