Les procureurs suisses ont gelé 10 millions de francs suisses d'avoirs (8 millions d'euros) liés à l'ancien ministre grec de la Défense Akis Tsohatzopoulos, condamné pour corruption, et enquêtent pour déterminer si des intermédiaires établis en Suisse l'ont aidé à blanchir de l'argent. Dans son rapport annuel, publié vendredi, le ministère public de la Confédération note que "l'arrestation en Grèce d'un ancien ministre de la Défense, membre dirigeant d'un parti politique, et de son cousin a incité plusieurs banques à réexaminer certaines relations d'affaires". Une enquête est en cours afin "d'établir si la participation au blanchiment d'argent de personnes agissant en Suisse peut être prouvée, et si, en ce qui concerne les banques, la responsabilité de l'entreprise est engagée". "Cette situation présente un risque considérable pour la réputation non seulement des banques impliquées, mais de la Suisse elle-même", poursuit le MPC.
Akis Tsohatzopoulos est devenu en Grèce l'incarnation de la corruption et des dérives de la classe politique. Il a été condamné début mars par la justice grecque à huit ans de prison pour corruption et fraude fiscale. Les juges ont sanctionné son incapacité à expliquer son train de vie fastueux. Naguère cadre influent du Parti socialiste (Pasok), Akis Tsohatzopoulos, qui a mis fin à sa carrière politique en 2009, nie toute malversation et envisage de faire appel. Une autre procédure en cours porte sur son acquisition d'une villa luxueuse d'Athènes, qui aurait été financée par le blanchiment d'argent via des centres financiers offshore.