Les noms de proches de l'ancien ministre grec des Finances George Papaconstantinou ont bien été retirés de la liste des contribuables soupçonnés d'évasion fiscale que les autorités françaises ont remise à Athènes il y a deux ans, a-t-on appris vendredi de source judiciaires.
Le document, baptisé "liste Lagarde" en référence à la ministre des Finances de l'époque, a été transmis en 2010, mais les autorités étaient restées sans réaction, ce qui a exacerbé la colère de l'opinion soumise à des mesures d'austérité draconiennes. Les Grecs soupçonnaient en outre que des noms avaient été effacés.
Pour dissiper les doutes, les procureurs grecs se sont rendus la semaine dernière à Paris pour obtenir à nouveau la liste originale contenant plus de 2.000 noms de détenteurs grecs de comptes à la banque HSBC en Suisse. Ils ont passé six jours à vérifier les correspondances entre les deux documents. Or, les noms de trois personnes ayant des liens familiaux avec George Papaconstantinou ont été retirés de la première, selon une source judiciaire. "Elle a été modifiée par des mains grecques", a-t-on assuré. L'information a été confirmée par une deuxième source.
George Papaconstantinou, qui a négocié le plan de sauvetage international, nie fermement être à l'origine de la modification. "Je n'ai en aucune façon falsifié les preuves. Si les noms de membres de ma famille élargie figurent sur la liste, je l'ignorais jusqu'à ce jour (...) Je ne serai pas le bouc émissaire de cette affaire", dit-il dans un communiqué.