Alors qu'un accord politique a été trouvé sur les futures mesures d'austérité, les ministres des Finances européens, réunis jeudi après-midi, estiment que plusieurs points sont à éclaircir. En clair, ils veulent davantage de garanties avant de mettre en place un nouveau plan de financement de la Grèce qui s'élève au moins à 130 milliards d'euros.
Les éléments ne sont pas encore réunis pour "croire qu'il y aura un accord définitif ce soir", a déclaré le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à son arrivée à Bruxelles. "Mais si ce n'est pas ce soir, ce sera fait la semaine prochaine", a-t-il ajouté, en estimant que ce délai n'était pas "une catastrophe".
L'Europe attend des promesses
L'Europe est sur la même ligne. L'Union européenne a promis 130 milliards d'euros de nouveaux prêts dans le cadre de ce programme. Mais le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a expliqué que le gouvernement et le parlement grecs devaient encore "convaincre" leurs partenaires européens de leur engagement à tenir leurs promesses. Ce nouveau plan d'aide est vital pour l'avenir du pays, menacé par un défaut de paiement le 20 mars, à l'expiration de 14,5 milliards d'obligations.
L'objectif est de parvenir à réduire le niveau de la dette publique globale de la Grèce à un niveau jugé soutenable, soit 120% du Produit intérieur brut national en 2020. Ce seuil est une condition fixée par le Fonds monétaire international pour continuer de son côté à prêter de l'argent à Athènes.
Lagarde : "il reste encore à faire"
Du côté de la Banque centrale européenne, l'institution est prête à faire un effort. Le président de la BCE, Mario Draghi, n'exclut pas, jeudi, que l'institution renonce aux gains attendus des obligations grecques qu'elle détient, soit environ 45 milliards.
Quant à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui participe à la réunion de l'Eurogroupe, elle a jugé de son côté "très encourageant" l'accord trouvé en Grèce, tout en estimant qu'"il reste encore à faire". Le FMI est aussi appelé à contribuer en principe au deuxième plan d'aide à la Grèce, qui succèdera au premier décidé en 2010 à hauteur de 110 milliards d'euros.
Une baisse du salaire minimum de 22%
Selon des fuites parues dans la presse, le train de mesures en Grèce prévoit une baisse de 22% du salaire minimum, qui serait ramené autour de 586 euros bruts sur 14 mois. D'autres sources font état de coupes dans les retraites complémentaires, et de 15.000 suppressions d'emplois dans l'année dans le secteur public.
"Nous avons également un accord avec les créanciers privés sur les principaux paramètres", a par ailleurs indiqué le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos. L'accord négocié depuis plusieurs semaines entre la Grèce et le secteur privé porte sur l'effacement de 100 milliards d'euros de dette du pays détenue par les banques et fonds d'investissement.