"L'heure de la peur a sonné pour les traîtres à la patrie", a menacé dimanche soir le dirigeant du groupe néonazi Chryssi Avghi (Aube dorée), dont la formation, selon le sondage de sortie des urnes, est assurée de faire une entrée en force de sa formation au parlement. "Nous arrivons", s'est aussi époumoné Nikos Mihaloliakos, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée dans un hôtel athénien, flanqué d'une quinzaine de jeunes hommes à la tête rasée.
Environ 200 sympathisants étaient massés dans la salle, tandis qu'à l'extérieur, d'autres célébraient leur victoire en lançant des pétards. Selon le sondage sortie des urnes coréalisé par cinq instituts, cet ex-groupuscule semi-clandestin aux méthodes notoirement violentes et aux thèses racistes et antiparlementaires obtient 19 députés sur 300 au parlement grec, avec 6,9% des voix.
Affublé du sobriquet de "Führer" par la presse grecque, Nikos Mihaloliakos, 55 ans, a aussi cité Jules César pour lancer: "Veni, Vidi, Vici". Il a affirmé que son groupe allait lutter contre les "usuriers mondiaux" et "l'esclavage" imposé selon lui au pays par l'UE et le FMI. A son arrivée à la conférence de presse, il a pris à partie les journalistes étrangers présents, les accusant de répandre des mensonges sur son mouvement, qui a mis en sourdine ces derniers mois ses références à Hitler au profit d'une sorte de national-socialisme à la grecque.