Grèce : les faux parents de "l'ange blond" inculpés

La fillette blonde aux yeux verts, qui répond au prénom de Maria, a été trouvée mercredi par la police dans un camp rom de Farsala, et ses faux parents ont été arrêtés, après confirmation par un test ADN d'une absence de lien biologique. © Reuters
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Charles Carrasco avec agences , modifié à

La police cherche à savoir qui est "Maria", une fillette blonde retrouvée dans un camp rom. Ses faux parents ont été inculpés pour "enlèvement".

L'INFO. Sa peau très claire, ses yeux verts, ses fines nattes blondes et son jogging froissé sont désormais connus dans toute la Grèce. Et pourtant l'identité de la fillette, surnommée "L'Ange blond" par la presse, découverte jeudi dernier dans un camp de Roms dans le centre du pays, reste toujours aussi mystérieuse. Qui sont ses parents ? Qui est ce couple chez qui elle a été découverte ? Cette fillette de quatre ans a-t-elle été victime d'un vol d'enfant ? Tout ce que l'on sait c'est qu'au sein de sa famille rom, inculpée lundi pour "enlèvement", elle s'appelait "Maria", selon l'organisation caritative "Le sourire de l'enfant", à laquelle elle a été confiée.

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Elle parle "la langue des Roms" et comprend le grec, a précisé le responsable de l'association. Depuis la diffusion du portrait de la fillette, il a reçu quelque des milliers d'appels (8.000 rien que dimanche), de Grèce et d'ailleurs, de personnes concernées par une disparition d'enfant. Le site internet de l'association a reçu plus de 200.000 visites, et son site Facebook environ un demi-million, a-t-il précisé.

Ses caractéristiques physiques ont attiré l'attention de la police. Les autorités grecques l'ont découverte mercredi lors d'une perquisition de routine dans un camp de Roms de la ville de Farsala. La fillette se trouvait alors au domicile d'un couple âgé de 39 et 40 ans. Ce sont ses caractéristiques physiques qui ont attiré l'attention de la police, alors qu'elle jouait parmi quatre autres enfants au teint mat dans le préfabriqué où loge la famille, raconte le quotidien grec Ethnos. Selon le communiqué de la police, le couple a changé à plusieurs reprises d'explications sur la provenance de la fillette. Après avoir soutenu qu'elle était née d'un père canadien, rencontré en Crète par la femme de 40 ans, ils ont affirmé l'avoir trouvée abandonnée à l'extérieur d'un supermarché puis, dans une autre version, qu'il l'avait obtenue par sa mère, une Bulgare, selon la presse.

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Le couple déclare 14 enfants. La police a procédé à des tests ADN et selon les résultats, le couple chez qui elle a été retrouvée n'a aucun lien de parenté avec elle. La justice a inculpé le couple après sa déposition devant un juge d'instruction pour "l'enlèvement" de l'enfant.Tous deux ont été placés en détention provisoire.

"La fillette peut avoir été enlevée dans un hôpital, ou abandonnée par une mère célibataire", a déclaré à la presse Vassilis Halatsis, directeur régional de la police pour la région centrale de Thessalie. Selon la police, le couple rom a berné la mairie d'Athènes en la faisant inscrire à son nom sur les registres d'état-civil. L'homme et la femme ont par ailleurs déclaré 14 autres enfants dans trois villes différentes, selon le communiqué de la police. Celle-ci émet des doutes sur la réalité de ces naissances puisque trois enfants seraient nés en cinq mois entre juin et novembre 1993 et trois autres d'octobre 1994 à février 1995.

Depuis cette découverte, cette affaire connaît depuis un retentissement international puisque la police a diffusé vendredi les photos, comptant sur la coopération d'Interpol pour élargir les investigations destinées à l'identifier. Beaucoup de médias anglais ont également repris cette information, comparant "l'ange blond" à la petite Madeleine McCann, disparue mystérieusement au Portugal en 2007.

Sa mère ne pouvait pas l'élever ? Les avocats du couple chez lequel elle a été retrouvée ont tenté de couper court aux spéculations : "il n'y eu aucun enlèvement, aucun vol, aucun trafic. Ils n'ont pas acheté l'enfant", a insisté Me Konstantinos Katsavos. "Il s'agit d'une femme qui ne pouvait pas élever cet enfant et qui par l'intermédiaire d'une tierce personne l'a confiée au couple en 2009 peu après sa naissance", a affirmé sa consœur Me Marietta Palavra. Cette femme, de nationalité "étrangère", ont ajouté les avocats sans plus de précision, est actuellement recherchée par les autorités grecques pour confirmer la version du couple inculpé.