Les Grecs n'ont pas du tout apprécié les propos tenus par Christine Lagarde dans une interview parue samedi dans le Guardian. La directrice générale du FMI appelait par exemple, dans cet entretien, les citoyens grecs à prendre leur destin en main en s'acquittant notamment de leurs impôts. Et elle confiait penser "davantage à ces petits enfants d'une école d'un petit village du Niger qui n'ont que deux heures de cours par jour, qui partagent une chaise pour trois et qui cherchent passionnément à avoir accès à l'éducation."
Milliers de commentaires sur Facebook
Les internautes n'ont pas tardé à réagir à ces propos sur la page Facebook de Christine Lagarde. Des milliers de commentaires, souvent acerbes, ont été laissés. Comme cet internaute grec, qui interroge la patronne du FMI : "Avez-vous simplement songé que nous étions à court d'argent ?"
"J'éprouve beaucoup de sympathie pour le peuple grec"
Ces interpellations ont amené Christine Lagarde à répondre sur sa page Facebook. Elle y écrit : "ainsi que je l'ai dit à de nombreuses reprises par le passé, j'éprouve beaucoup de sympathie pour le peuple grec pour les défis auxquels il est confronté (...) Une part importante de cet effort réside dans le fait que chacun assume sa part du fardeau."
Le message a toutefois du mal à passer auprès des internautes si l'on en croit les milliers de commentaires qui suivent cette mise au clair.
Tollé à gauche
En Grèce et ailleurs, les réactions se multiplient aussi du côté des personnalités politiques. Les socialistes grecs ont réagi vivement à cette interview. "Personne ne peut humilier le peuple grec en cette période de crise et je dis ça tout particulièrement à l'adresse de Mme Lagarde qui, avec son expression, a insulté les Grecs", a notamment dit le chef de file du Parti socialiste (Pasok), Evangelos Venizelos. Il a enseuite appelé la chef du FMI "à reconsidérer ses déclarations."
En France, le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a dénoncé pour sa part des propos "indignes". "De quel droit parle-t-elle de cette façon aux Grecs?", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur France 3. Et d'ajouter : "ce sont des propos indignes, s'il y avait une morale politique, Mme Lagarde devrait s'en aller du poste qu'elle occupe".
Quant à la porte-parole du gouvernement français Najat Vallaud-Belkacem, elle a jugé sur Canal+ "un peu caricatural et schématique" le point de vue de la directrice générale du FMI.