Alors que les dirigeants européens sont réunis à Bruxelles, des milliers de personnes sont descendues dans la rue jeudi en Grèce. Toutes avec un même leitmotiv : convaincre l'Europe que l'austérité n'est plus tenable dans un pays qui tourne à la récession. Mais ce quatrième appel à la grève générale depuis le début de l'année a tourné au drame : un homme, âgé de 65 ans, est mort d'une crise cardiaque.
Un militant communiste
L'homme, un militant communiste selon le site InGr, a été victime d'une insuffisance respiratoire et d'une crise cardiaque alors qu'il se trouvait dans le centre d'Athènes, sur le lieu d'une manifestation qui a réuni quelque 25.000 personnes, selon la police. Il "a été transporté à l'hôpital où tous les efforts pour le ranimer ont échoué" a indiqué une source, en précisant que son corps ne portait "aucune trace de coups".
Deux versions s'opposent pour expliquer ce décès. De source policière, l'homme a été emmené par une ambulance alors qu'il se trouvait sur un banc près d'une église, à l'écart des principales échauffourées qui ont opposé un groupe de jeunes et la police, s'envoyant réciproquement des cocktails molotov et du gaz lacrymogène. Mais sur Twitter, des commentaires critiquaient en revanche le "gazage" et la "violence" policière subie par les manifestants lors de ce défilé :
"Si quelque chose ne marche pas aujourd'hui en Grèce, c'est la façon dont la police stoppe la grève pacifique."
if anything works nowadays in #Greece is police efficiency in breaking peacuful protests. I have to give them that one.— spyros gkelis (@northaura) October 18, 2012
"Un homme est mort. C'est un mauvais signe qui pourrait être le déclencheur de toutes sortes de manifestations. Surtout si la police est impliquée".
Protester dies, that is a very bad sign, could spark off all kinds of demos, especially if police had a hand in it. #Greece.— teacherdude (@teacherdude) October 18, 2012
L'an dernier, un homme de 53 ans était mort dans des conditions similaires lors d'une manifestation anti-austérité à Athènes. A l'époque, la police avait nié toute implication des gaz lacrymogènes dans ce décès.
Le pays paralysé
Sur la place Syntagma, en face du Parlement grec, des affrontements ont opposé la police à de petits groupes de manifestants. Des cordons policiers ont chargé pour disperser la foule, tandis que le gros du défilé forçait le passage pour s'écouler dans les rues de la capitale grecque.
Dans tout le pays, aucun train ne roulait, aucun ferry ne partait vers les nombreuses îles du pays, aucun taxi ne circulait et la liaison ferroviaire entre Athènes et l'aéroport était suspendue. Seul le métro et certaines lignes de bus fonctionnaient dans la capitale grecque, et deux stations du centre étaient fermées sur ordre de la police.