La Grèce aura bientôt un nouveau gouvernement. Georges Papandréou a annoncé samedi, à l'issue d'une rencontre avec le président Carolos Papoulias, des "contacts et entretiens très prochainement" pour former un "gouvernement de coopération". Il ne devrait cependant pas diriger ce nouveau gouvernement. La formation d'un tel exécutif est nécessaire pour la mise en oeuvre du plan européen de sauvetage de la Grèce, a-t-il affirmé. "L'application de cet accord est la condition pour que nous restions dans l'euro", a ajouté le Premier ministre.
Il n'a pas précisé s'il avait déjà fixé des rendez-vous avec l'opposition, et notamment avec son rival de droite, Antonis Samaras, qui refuse pour le moment toute alliance avec la majorité socialiste.
Ce rendez-vous avec le président grec avait été annoncé dans la nuit, pour décrocher la confiance au Parlement. Il a en effet été maintenu dans ses fonctions après avoir passé avec succès ce test vendredi soir, bien qu'il se soit attiré les foudres des Grecs et de la classe politique.
"Il faut tourner la page"
"Le vote de confiance est un mandat pour créer un accord politique plus large afin de soutenir l'accord européen", avait déclaré Georges Papandréou en guise d'introduction au vote, avant d'ajouter : "il faut tourner la page, il faut aller en avant et arrêter les confrontations".
"Mon poste est la dernière chose dont je me soucie. Peu importe même que je ne sois pas réélu. (...) Je n'ai jamais conçu la politique comme une profession", avait-il ajouté pour montrer qu'il ne s'accrochait pas au pouvoir.
Le Premier ministre a obtenu 153 voix favorables sur les 298 scrutins exprimés. 145 députés ont voté contre le gouvernement, a indiqué le président de la séance. Le résultat n'était pas garanti, certains députés du parti socialiste, le Pasok de Georges Papandréou, ayant menacé de voter contre alors que la majorité du parti n'a cessé de se réduire au cours des semaines passées.
Une semaine d’atermoiements
C'est pourtant Georges Papandréou lui-même qui est à l'origine de ce regain de tensions après qu'il eut annoncé un projet de référendum sur le plan européen de sauvetage du pays, semant la discorde parmi ses partenaires européens et la panique sur les marchés financiers. Les membres de la zone euro et du G20 ont alors lancé un ultimatum à la Grèce : la sixième tranche d'aide à Athènes (8 milliards d'euros) ne sera pas versée tant que la Grèce n'appliquera pas les conditions prévues par le plan de sauvetage européen. "Pour nous, ce sont les actes qui comptent", a renchéri jeudi la chancelière allemande Angela Merkel.
Sous la pression de la zone euro et de ses propres députés, le Premier ministre a dû renoncer jeudi à son projet de référendum, un abandon confirmé officiellement vendredi matin. Georges Papandréou rencontre samedi le président grec et doit constituer un gouvernement d'union nationale pour accélérer la mise en place du plan de sauvetage dans un contexte de crise économique et sociale.
Or le temps presse : lundi, débute une réunion des ministres des Finances de la zone euro où la Grèce compte négocier le déblocage d'ici à la "fin février" de 80 milliards d'euros dans le cadre du plan européen négocié à Bruxelles.