Ecoles fermées, hôpitaux et services municipaux ralentis. La Grande-Bretagne a connu mercredi une journée de grève historique. Les employés du secteur public étaient appelés à faire grève pour protester contre le plan de rigueur. D'après Unison, le principal syndicat de la fonction publique, quelque deux millions de personnes ont participé à cette journée d'action.
Un pays qui tourne exceptionnellement au ralenti
Un mouvement d'autant plus marquant que la Grande-Bretagne reste un pays peu habitué aux grands mouvements sociaux et toujours très sourcilleux sur les retombées négatives pour les usagers. Des milliers de familles ont d'ailleurs dû garder leurs enfants à la maison, les trois quarts des écoles étant touchés. En Angleterre, seuls 13% des établissements fonctionnaient normalement. Le gouvernement a d'ailleurs appelé à la bienveillance les chefs d'entreprise leur demandant d'accepter les enfants de leurs salariés au bureau. Des piquets de grève ont été installés devant les bâtiments publics, notamment les hôpitaux où souvent seuls les soins d'urgence étaient assurés. Les services municipaux tournaient eux aussi au ralenti, comme les tribunaux.
Ports et aéroports où l'on craignait des files d'attente massives, faute de fonctionnaires en nombre suffisant pour le contrôle aux frontières, ont en revanche été épargnés. Au départ et à l'arrivée des trains Eurostar, aucune perturbation n'était visible. Pas plus que dans les deux plus grand aéroports du pays, Gatwick et Heathrow où le personnel avait pourtant prévu des biscuits et de l'eau pour nourrir d'éventuels passagers en déshérence. Le gouvernement s'était, il est vrai, efforcé de limiter la pagaille en appelant des fonctionnaires des ministères à remplacer les grévistes.
Une mobilisation "sans précédent"
Brendan Barber, secrétaire général du Trades Union Congress, confédération regroupant une soixantaine de syndicats, s'est félicité de cette unité syndicale "sans précédent". Il a estimé qu'il ne s'agissait plus pour les travailleurs de consentir à un "sacrifice temporaire" mais d'accepter une "forte diminution permanente" de leur niveau de vie. "Il n'est pas surprenant que le gouvernement se soit mis à dos l'ensemble des salariés", a-t-il commenté.
Le Premier ministre conservateur, David Cameron, a de son côté minimisé l'impact du mouvement de grève, le qualifiant de "pétard mouillé". Il a réaffirmé que la réforme des retraites était "absolument essentielle" du fait de l'allongement de l'espérance de vie et du nécessaire équilibre avec le secteur privé.
Mais la bataille n'est sans doute pas terminée : Dave Prentis, qui dirige le syndicat Unison, a averti que d'autres grèves seraient organisées si le gouvernement maintenait ses positions.