Quelque 77 des 166 prisonniers de Guantanamo étaient samedi en grève de la faim, soit 25 de plus que mercredi, a annoncé un porte-parole de la prison militaire. Parmi les grévistes, 17 étaient nourris de force, par des tubes reliés à l'oesophage, selon le lieutenant-colonel Samuel House. Parmi ces 17 détenus, cinq étaient hospitalisés mais "aucun d'entre eux n'est en danger à ce stade".
Selon les avocats, une centaine des détenus les plus conciliants participent au mouvement, déclenché le 6 février quand des corans avaient été examinés d'une manière que les prisonniers ont perçue comme une profanation religieuse. Mais selon leurs défenseurs, c'est leur détention illimitée depuis 11 ans, sans inculpation ni procès, que dénoncent la plupart des protestataires.
Un rapport indépendant, signé par l'organisation Constitution Project, a condamné l'"alimentation de force" de détenus de Guantanamo, estimant qu'il s'agit "d'une forme d'abus à laquelle il faut mettre un terme". Le porte-parole des autorités militaires de la prison américaine, le capitaine Robert Durand, avait affirmé mercredi qu'une "nouvelle procédure" avait été mise en place pour alerter les avocats des détenus, via le ministère de la Justice, quand une alimentation par tubes était requise pour leurs clients et approuvée par le commandant de Guantanamo.