Sur les 161 personnes inculpées par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) depuis sa création en 1993, Goran Hadzic reste le dernier fugitif maintenant que l'ancien chef de l'armée bosno-serbe, Ratko Mladic a été arrêté. Hadzic fut élu président de la République autoproclamée de Krajina serbe, en septembre 1991, fonction qu'il a conservée jusqu'en décembre 1993.
Crimes de guerre et crimes contre l’humanité
Goran Hadzic, 52 ans, doit répondre de quatorze chefs de crimes contre l’humanité et crimes de guerre en Croatie entre 1991 et 1995. On le soupçonne d’être impliqué dans les meurtres de centaines de civils croates et la déportation de dizaines de milliers de non Serbes des régions sous son contrôle. Le but était d’en faire un nouvel Etat dominé par les Serbes de souche.
Son inculpation mentionne de manière spécifique sa responsabilité dans le massacre de l'hôpital de Vukovar, au cours duquel 250 Croates et autres non-serbes ont été tués.
Les crimes dont il est accusé ont été commis en Slavonie orientale, une région de l'est de la Croatie. Pendant la guerre en Croatie, la République serbe de Krajina s’étendait en effet sur environ un tiers du territoire.
En cavale depuis 2004
Egalement recherché par la Croatie pour génocide, Hadzic a fui son domicile de Novi Sad en 2004, ville à 80 km de Belgrade en Serbie. L’ancien chef militaire a ainsi réussi à échapper à une arrestation qui serait intervenue après la publication de son inculpation en juillet de la même année. Il ne s'est pas rendu malgré les appels du gouvernement serbe.