En se rendant mercredi à Port-au-Prince, Nicolas Sarkozy est devenu le premier président français de l’histoire à effectuer un déplacement en Haïti. Mais pour le pays dévasté le 12 janvier par un séisme de magnitude 7 qui a causé la mort de près de 217.000 personnes, le symbole est secondaire. Le président haïtien, René Préval, avait ainsi déclaré que "dans d'autres circonstances, cela aurait été un plaisir de célébrer la première visite d'un président français".
Le président français l’a bien compris, qui s’est d’abord attaché à parler reconstruction et promesse d’aide de la part de la France. Nicolas Sarkozy a annoncé que le total de l’aide française pour Haïti se monterait à 326 millions d’euros. Cette somme comprend notamment les 24 millions déjà débloqués pour répondre à l'urgence humanitaire, la part française de l'aide européenne, d'environ 65 millions d'euros, mais aussi l’annulation de la dette haïtienne à la France, d’un montant de 56 millions d’euros.
Non à une tutelle internationale
Nicolas Sarkozy s’est également déclaré contre l’idée d’une administration internationale en Haïti. "A ceux qui, tirant argument du dénuement actuel des Haïtiens et de leur Etat, caresseraient l'idée d'une tutelle internationale sur Haïti, je dis que le peuple haïtien est meurtri, le peuple haïtien est épuisé mais le peuple haïtien est debout".
Le chef de l’Etat, accompagné par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, la ministre de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, et le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, n’a pas pour autant oublié l’aspect historique de sa visite. "Haïti a été pour la France une colonie surexploitée", a reconnu le président de la République, qui voit dans son déplacement "l'occasion de montrer que la France se mobilise pour rendre aux Haïtiens le contrôle de leur destin mais aussi de solder les comptes du passé".
Après quatre heures de visite, Nicolas Sarkozy est reparti à destination de la Martinique, d'où il se rendra jeudi en Guyane française.