Elles ont tout perdu le 12 janvier dernier. Depuis le séisme qui a ravagé Haïti, des milliers de femmes vivent avec leurs familles dans des camps de fortune. Bien loin d'y trouver de quoi se reconstruire et recommencer une nouvelle vie, nombre d'entre elles sont victimes de violences sexuelles quotidiennement.
Plus de 800 viols ont été recensés l'an dernier, selon l'avocate Marie-Esther Félix, rencontrée par l'envoyé spécial d'Europe 1 en Haïti, François Clauss. La cause de cette flambée : la promiscuité qui règne dans les camps. Plus de 900.000 sans-abri sont toujours réfugiés dans une vingtaine de camps à Port-au-Prince, où l'on trouve, au mieux, une douche pour 200 familles.
"Un an après, c'est mon corps qui tremble"
"Un an après, ce n'est plus la terre, c'est mon corps qui tremble", a écrit une femme sur un mur. "Dans les camps, on n'est plus dans la résilience, on est dans la désespérance. On ne se parle plus, on s'insulte. On ne s'aborde plus, on se vole", raconte Bertrand Labarre, qui organise des débats publics pour permettre aux victimes de parler des violences qu'elles subissent.
Alors qu'Haïti s'apprête à commémorer le premier anniversaire du séisme meurtrier du 12 janvier 2010, rien ou presque n'y a été reconstruit. A peine 10% des gravats ont été déblayés. Et le pays est toujours en proie à une épidémie de choléra. Alors que l'on recense déjà plus de 3.600 mort, le pic n'a pas encore été atteint, a prévenu mardi l'OMS.
Réécoutez le reportage de François Clauss, envoyé spécial en Haïti, sur le programme de théâtre participatif qui permet aux femmes victimes de violences sexuelles de parler de leur histoire, diffusé dans Carnets du monde.