Haïti : les Casques bleus pointés du doigt

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avec agences , modifié à
Accusés de mal gérer l’épidémie, certains habitants les soupçonnent d’avoir introduit le choléra sur l’île.

Plusieurs personnes ont été blessées lundi à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, en marge d’une manifestation contre la mission de l'ONU. Les manifestants reprochent aux autorités et aux Casques bleus leur gestion de l’épidémie de choléra.

Alors que l’épidémie de choléra ne cesse de se propager lundi dans la partie nord de l’île, faisant déjà au moins 917 morts, des heurts ont éclaté entre les Casques bleus déployés dans la zone et des manifestants. Les manifestants ont mis le feu à un commissariat et des véhicules qui se trouvaient à l'intérieur ont été incendiés, a précisé la police haïtienne.

Plusieurs blessés par balles

"Des blessés par balles ont été reçus à l'hôpital Justinien", a indiqué le docteur Yves Jasmin, directeur départemental de la Santé d'Haïti. "Je n'ai pas le nombre précis de personnes blessées, ni la gravité des blessures", a-t-il ajouté.

Les forces de police haïtienne et les Casques bleus nient avoir ouvert le feu. Les troupes déployées par l’ONU ont affirmé avoir tiré des grenades lacrymogènes, faisant des blessés, a réagi Vicenzo Pugliese, porte-parole de la Minustah.

"Nous n'avons pas tiré", a commenté le directeur départemental de la police haïtienne, Joany Canéus, avant de préciser : "nous sommes intervenus pour disperser la manifestation". La radio haïtienne Kiskeya croit néanmoins savoir que ce seraient des éléments de l’Unité Départementale de maintien d’ordre de la Police Nationale d’Haïti (PNH) qui auraient ouvert le feu.

Les Casques bleus asiatiques visés

Une partie des manifestants accusent les Casques bleus originaire d’Asie d’avoir introduit la maladie sur l’île. Des Népalais ont notamment été la cible de jets de pierre lundi lors d'une manifestation à Hinche, dans le centre du pays.

La paranoïa est telle que toutes les écoles étaient fermées à Cap-Haïtien , certains parents refusant d'envoyer leurs enfants à l'école de peur qu'ils soient contaminés par le choléra.