Plus de sanitaires, des abris de fortune et des violences chaque nuit : trois ans après le séisme qui a ravagé Haïti, certains vivent toujours dans des camps, dans des conditions de survie désastreuses. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 avait fait 250.000 morts et 1,5 million de déplacés. Dans tout le pays, ils sont encore 360.000 sans-abri à vivre sous des bâches.
>> Europe 1 s’est rendu à Port-au-Prince, dans l’un de ces camps où les habitants sont déçus par le gouvernement.
Aux visiteurs qui entrent dans le camp, les habitants tiennent à montrer une plaque de béton. C’est là qu’étaient installés les sanitaires, douches et toilettes, jusqu’à ce que la police enlève tout, pour les contraindre à partir. Jeanne vit là, avec ses deux enfants, dans une odeur pestilentielle. "Nous sommes des abandonnés", déplore-t-elle au micro d’Europe 1.
Impossible de sortir après la tombée de la nuit, en raison des violences. Chaque soir, plusieurs viols sont en effet commis. Les habitants se disent déçus par le président Michel Martelly, qui refuse de leur verser une aide pour se réinstaller. Ils ne réclament pourtant pas grand-chose : 400 euros, ce qu’ont eu les réfugiés des autres camps. Mais, souligne Jeanne, "nous avons lancé plusieurs messages au gouvernement, mais il n’est même pas passé pour nous rendre visite ici".
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