Après la fin officielle des opérations de recherche des survivants samedi, la ministre haïtienne de la Communication a annoncé dimanche que la Commission sanitaire "s'attend à un chiffre de 150.000" cadavres recensés lundi.
Les autorités craignent que 200.000 autres cadavres ne soient encore enfouis sous les décombres. Elles comptent trois millions d'habitants affectés par le séisme, qu'ils soient blessés, privés de toit ou qu'ils aient besoin d'une aide médicale ou alimentaire.
D'ultimes rescapés
Dans les décombres de l'hôtel Napoli, des sauveteurs français, grecs et américains sont parvenus à extraire samedi un homme de 24 ans après quatre heures d'efforts. Son sauvetage porte à 133 le nombre de rescapés extirpés des ruines de Port-au-Prince et sa région depuis la secousse du 12 janvier, selon les chiffres communiqués par les Nations unies. Deux personnes, une femme de 84 ans et un homme de 22 ans, avaient encore été dégagées vivantes des décombres vendredi.
La capitale haïtienne a rendu hommage samedi aux victimes, alors que les signes d'une timide reprise de la vie normale commencent à apparaître dans la ville martyre.
Des centaines de personnes se sont rassemblées pour les funérailles de l'archevêque de Port-au-Prince, Mgr Joseph Serge Miot, mort dans l'effondrement de la cathédrale Notre-Dame. Le président haïtien René Préval, qui a assisté à la cérémonie en compagnie de ses ministres, a été bousculé et sa voiture malmenée alors qu'il quittait les lieux.
L'aide alimentaire reste chaotique
Même si elle s'améliore de jour en jour, la distribution de l'aide alimentaire aux rescapés reste chaotique et des milliers de personnes crient toujours famine. "L'ampleur des destructions et les conséquences humaines de ce qui s'est produit sont tout simplement sans précédent (...) Nous n'arriverons jamais à répondre aux besoins aussi vite que nous le souhaitons", a expliqué Rajiv Shah, directeur de l'agence américaine USAID. Le Programme alimentaire mondial (Pam) a estimé qu'une aide était parvenue aux deux tiers des rescapés rassemblés dans quelque 300 camps de fortune à travers Port-au-Prince.