Il y a trois semaines, le 12 janvier 2010, Haïti était dévasté par un violent séisme. Quelle est désormais la situation sur place ?
Le bilan. Aucun chiffre définitif n’a été donné par les autorités haïtiennes, elles-mêmes affaiblies depuis le tremblement de terre. Le dernier bilan provisoire faisait état de 170.000 morts. Parmi le personnel de l’ONU, on dénombre 92 morts et 7 disparus. 25 Français ont également été tués et 9 sont toujours portés disparus. 133 personnes ont été sorties vivantes des décombres.
Tout est à reconstruire. On dénombrerait 1 million de sans-abri. Soit un Haïtien sur 9. Dans l’urgence, des villages de tentes ont été créés à Port-au-Prince et dans les environs. Ils abritent 600.000 personnes, selon la Croix-Rouge. 480.000 personnes auraient par ailleurs fui la capitale haïtienne, pour trouver refuge chez des proches.
Les écoles rouvrent. Seuls sont concernés, depuis lundi, les établissements des provinces haïtiennes. A Port-au-Prince, où 75% des écoles ont été détruites, les enfants devront patienter encore un mois, au minimum. Certaines facultés ou écoles techniques pourraient ne jamais rouvrir. Le siège du ministère de l’Education, comme de nombreuses autres bâtiments officiels, a lui-même été détruit.
Le problème de l’adoption. Dix Américains ont été arrêtés vendredi dernier, soupçonnés d’un trafic d’enfants. Côté français, plus de 200 enfants, dont les procédures d’adoption étaient bouclées, ont été rapatriés. Mais des familles ont engagé des démarches pour 450 enfants au total. Pour toute question, elles doivent contacter le service de l’adoption internationale au 01 53 69 31 72.
L’Etat haïtien à la peine. Parmi les images fortes de cette catastrophe : le bâtiment de la Présidence détruit. Le président René Préval est resté silencieux pendant de longs jours. Les supporters de son prédécesseur, Jean-Bertrand Aristide, font désormais entendre leur voix dans ce pays habitué aux coups d’Etat, comme le rappelle le New York Times.
Les Américains en force. Les Etats-Unis commencent à alléger leur dispositif militaire envoyé sur place dès les premières heures de la catastrophe. Le porte-avion USS Carl Vinson va ainsi quitter la zone, indique le Washington Post. Mais l'ancien président américain Bill Clinton, représentant spécial des Nations unies en Haïti, va être nommé coordinateur de l'aide aux sinistrés.
L’aide pour Haïti. L’ONU a lancé un appel pour la création d’un fonds d’urgence de 575 millions de dollars. Mais la communauté internationale se refuse à chiffrer dans l’immédiat le coût total de la reconstruction. La Croix-Rouge française, qui a envoyé une centaine de volontaires sur place, a reçu 11,1 millions d’euros de dons. "C’est le plus gros déploiement d’aide humanitaire de l’histoire", confirme Jean-François Riffaud, le porte-parole de la Croix-Rouge française, interrogé par Europe1.fr.
L’avenir d’Haïti. Une première réunion d’urgence de la communauté internationale a eu lieu le 25 janvier. Le prochain rendez-vous est fixé en mars, au siège de l’ONU. Les dirigeants haïtiens ont tenu à s’affirmer.
Pour obtenir des informations. Les numéros d’urgence, mis en place après le séisme par les autorités françaises, ont été désactivés. Les personnes candidates au regroupement familial doivent se mettre en relation avec le ministère de l’Immigration au 01 72 71 69 00.